La première guerre mondiale faisait rage depuis plus de trois ans. La position sur les fronts se formait non pas au profit de la « Quadruple alliance » formée par l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, l'empire Osman et la Bulgarie. Mais soudain les bolcheviks qui ont pris le pouvoir en Russie publient «le Décret sur la paix». En bref, le sens du document du 9 novembre 1917 était le suivant : la cessation de toutes les hostilités, le désarmement général, la dissolution des armées. Le Commissaire du peuple aux affaires étrangères Léon Trotsky envoie le texte du décret aux ambassadeurs des alliés de l'Empire russe – l'Angleterre et la France, en leur proposant de conclure un armistice général. Mais les puissances alliées n’ont pas donné de réponse, et il a été décidé d'agir sans leur participation.
Les négociations dans la forteresse de Brest ont commencé le 22 décembre 1917 et ont duré presque deux mois. La délégation de la Russie Soviétique a proposé de mettre à la base de l'accord l'idée d’une paix générale. L'Allemagne, à son tour, ne voulait pas renoncer aux prétentions territoriales qui au cours des négociations ont seulement augmenté. Tout s’est compliqué à cause des contradictions dans le camp russe. Lénine pensait qu’un répit était nécessaire au gouvernement soviétique pour résoudre les problèmes économiques et s'unir dans la lutte contre l'ennemi intérieur. Le président du Conseil des commissaires du peuple voulait faire traîner en longueur la rencontre et ne signer la paix, qu’au moment où apparaîtrait une menace d’ultimatum du côté allemand. Le chef de la délégation, Trotsky, a avancé le principe «ni guerre, ni paix». C'est-à-dire, ne pas signer d'accord, mais dissoudre l'armée. Selon son projet, tout devait se décider en Allemagne, où la classe ouvrière, solidaire des camarades soviétiques, se lèverait pour lutter contre les oppresseurs.
Tout s'est achevé, comme il fallait s’y attendre, par l'ultimatum. Simultanément les troupes austro-allemandes ont lancé leur offensive sur tout le front, en menaçant de prendre Petrograd. Le gouvernement soviétique devait accepter l'ultimatum : l'armée, démoralisée, ne résistait presque pas à l'adversaire, raconte l'historien Léonid Katsva.
« La signature du traité de paix de Brest dans ces conditions, était, probablement, inévitable. Parce que l'expérience l’a montré : toutes les tentatives pour mener des guerres révolutionnaires, agir suivant la proposition de Trotsky – « ni paix, ni guerre » – se sont avérées vaines. Une autre question – pourquoi n’y avait-il pas d’autre issue ? Pour beaucoup, la faute incombe aux bolcheviks eux-mêmes, parce qu'ils ont semé le désarroi au sein de l'armée ».
En vertu des clauses du pacte de paix de Brest, la Russie perdait la Pologne, les pays baltes, la partie occidentale de la Biélorussie. Dans le Caucase, la Turquie s'emparait de Kars, Ardagan et Batoum. La Russie s'est engagée à démobiliser entièrement l'armée, à évacuer les troupes d'Ukraine, des pays baltes et de Finlande, à évacuer la flotte russe des bases de Finlande et d’Estonie. En outre, le gouvernement soviétique devait verser 3 milliards de roubles de réparations et s'engageait à cesser la propagande révolutionnaire dans les pays d’Europe centrale.
Lénine lui-même, qui insistait sur la nécessité d’un traité de paix, a qualifié de honteux le traité de Brest.
Le pacte de paix de Brest-Litovsk n’est resté en vigueur que neuf mois. La Russie soviétique l'a annulé en novembre 1918, quand la révolution a eu lieu en Allemagne, et que la Quadruple alliance a été définitivement vaincue. Mais les conséquences de ce "répit" de neuf mois se sont fait sentir durant de longues années. T
