Moscou et Paris mettent l’accent sur l’économie (médias)

© RIA Novosti . Alexei Druzhinin / Accéder à la base multimédiaMoscou et Paris mettent l’accent sur l’économie (médias)
Moscou et Paris mettent l’accent sur l’économie (médias) - Sputnik Afrique
S'abonner
La grande politique a cédé la place à la grande économie. C'est du moins l'impression laissée par l'entretien du président français François Hollande avec son homologue russe Vladimir Poutine, hier au Kremlin, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La Russie devient une nouvelle étape de la "diplomatie économique" française, visant à accroître ses échanges commerciaux avec les pays qui se développent rapidement, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

D'après Hollande, hormis les liens scientifiques et culturels de longue date, la France et la Russie sont avant tout deux puissances mondiales sans lesquelles il est impossible de régler les problèmes mondiaux tels que le terrorisme international et la non-prolifération des armes nucléaires. Moscou et Paris sont des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et pour cette raison, la "grande politique" s'est retrouvée au centre de la discussion entre les deux présidents.

Cependant, les aspects économiques ne sont pas passés au second plan. Poutine s'est prononcé en faveur de l'intensification de la coopération bilatérale dans différents secteurs économiques et pour l'augmentation des échanges commerciaux avec la France. A son tour, Hollande a souligné qu'il était prêt à faire le nécessaire pour renforcer les relations dans les domaines tels que la construction automobile, le transport ferroviaire et l'énergie. Les chefs d'Etat ont signé plusieurs accords à l'issue de leur entretien.

Le président français s'est adressé à la communauté d’hommes d'affaires français en Russie et a promis de faire avancer les relations commerciales et économiques bilatérales. Hollande a mis l'accent sur la manière dont le gouvernement français aidera les entreprises à arriver au niveau international. En particulier, il cherchera à mettre en place un milieu d'affaires le plus confortable possible, à simplifier les procédures, à supprimer les barrières administratives et à faciliter les échanges commerciaux. Le MAE français a même élaboré un nouveau concept de politique étrangère intitulé "la diplomatie économique".

La France a déjà beaucoup avancé sur le marché russe. En trois ans, les échanges commerciaux sont passés de 17,1 milliards de dollars en 2009 à 28,1 milliards de dollars en 2011. Toutefois, ils ont connu une baisse en 2012 (24,3 milliards de dollars) en raison de la crise dans la zone euro. En termes d'investissements directs en Russie, la France s'est récemment placée en troisième position. Les exportations françaises en Russie concernent les secteurs divers et variés : spatial, chimique, cosmétique, pharmaceutique et alimentaire.

Cependant, les investissements russes en France, dont le pays a besoin pour créer des emplois, sont largement moins élevés: 188 millions de dollars.

La "diplomatie économique" vise précisément à augmenter cet afflux de capital. Selon Hollande, le bas niveau des investissements russes signifie que la France doit supprimer des barrières. La première chose à faire? Simplifier le régime de visas. "Nous sommes prêts à simplifier les formalités de visas", a souligné Hollande. Mais il existe un autre aspect – la méfiance. La France soupçonne toujours que l'argent de Russie n'est pas "très propre". Il faut surmonter cette attitude a priori négative envers les capitaux russes.

Dans l'ensemble, l'image de la Russie en France est floue: d'après les sondages, 13% des Français considèrent la Russie comme un pays ami, 13% comme un pays ennemi et les autres ne savent pas quoi en penser. Selon Hollande, la France sait peu et parle peu de la Russie et de son économie. La France a intérêt à ce que ses entreprises aient une vision correcte de la Russie comme marché en plein développement. Le pays, d’ailleurs, voit grandir sa classe moyenne – et donc ses consommateurs potentiels.

Selon le directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie franco-russe, Pavel Chinski, Hollande a clairement donné le ton de sa visite en citant les premières paroles de Poutine prononcées lorsque les deux hommes ont fait connaissance en juin dernier. Elles concernaient les relations économiques et non pas les questions géopolitiques - cela avait surpris le dirigeant français. La décision même de s'adresser à la communauté d'affaires française en Russie est révélatrice - aucun président français ne l'avait encore fait.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала