Cesser d’enrichir de l’uranium à 20 % dans l’usine de Fordo est prioritaire à cette étape des pourparlers. La position des Six (Russie, Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France plu Allemagne) a été formulée devant les journalistes par le vice-ministre russe des AE Sergueï Riabkov. Selon lui, si la partie iranienne accepte le marché, les puissances mondiales seront disposées à assouplir leurs sanctions et ne pas en adopter de nouvelles dans le cadre des décisions du CS de l’ONU.
Les Etats-Unis, leurs alliés européens et Israël soupçonnent l’Iran de concevoir l’arme atomique sous couvert du programme de développement du nucléaire civil. Ce que Téhéran nie. En dépit de longues années de sanctions de la part du CS de l’ONU et de certains Etats, l’Iran ne renonce pas à son programme nucléaire dont il affirme la nature exclusivement civile, explique Vladimir Sajine, expert à l’Institut de l’Orient auprès de l’Académie russe des sciences.
« L’Iran ne renoncera son programme nucléaire en aucunes circonstances, même sous les bombardements. Les Six médiateurs insistent sur l’élimination de tous les éléments suspects du programme susceptibles d’être perçus comme des composantes d’un programme militaire. Les Six exigent principalement de l’Iran l’ouverture, l’accès des inspecteurs de l’AIEA à tous les sites iraniens. On ne peut guère parler de progrès dans ce domaine, et d’ailleurs, personne n’attendait de percée. Le grand problème réside dans l’absence de confiance entre les parties ».
Néanmoins, un certain progrès est enregistré. Par exemple, si avant les négociateurs occidentaux étaient catégoriques en insistant sur l’abandon complet par Téhéran de l’enrichissement d’uranium, à présent il s’agit de la concentration d’uranium enrichi. Tous doivent reconnaître le droit des Iraniens à enrichir de l’uranium, mais l’enrichir à 20 % ou à 5 %, ce sont des choses différentes, a-t-il expliqué.
On a l’impression que les occidentaux mènent un jeu compliqué. Pendant que l’on évoquait à Alma-Ata un éventuel assouplissement des sanctions, le Daily Telegraph britannique a apporté de l’eau au moulin des adversaires de l’atome iranien. Le périodique a publié des photos satellitaires montrant de la vapeur s’élever au-dessus du site iranien d’Arak, où se trouve le réacteur qui sera mis en service en 2014. Après examen de ces photos, les experts occidentaux ont conclu que la vapeur était un signe de production d’eau lourde, nécessaire pour obtenir du plutonium, susceptible de servir à son tour à la fabrication d’une ogive nucléaire. Et le thème de la nécessité de porter des frappes contre des sites nucléaires iraniens est immédiatement redevenu actuel.
Or même s’il s’agit en effet de la production de plutonium (ce qui est peu probable), cela ne signifie pas du tout que l’Iran est en train de préparer la fabrication d’une bombe, souligne Vladimir Evséev directeur du Centre d’études politiques. T