Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a démenti mardi les informations selon lesquelles la Russie et les Etats-Unis préparaient un échange de déclarations politiques sur le bouclier antimissile américain.
"Nous avons exposé notre position. Nous avons entendu assez de déclarations, tant au sein de l'OSCE qu'au sein du Conseil Russie-OTAN (…) Ce bouclier constituera un problème pour notre système de sécurité et il ne suffit pas de faire des déclarations", a indiqué M.Lavrov à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Berlin.
Le quotidien Kommersant a rapporté mardi que Moscou et Washington semblaient avoir trouvé une issue aux négociations sur le bouclier antimissile, jusque-là dans l’impasse. Selon Kommersant, cet accord pourrait se traduire par un échange de déclarations politiques entre les deux présidents, censé statuer l'aspiration des deux pays à coopérer dans le secteur de la défense antimissile et à ne pas utiliser leurs potentiels l'un contre l'autre.
"J'ai lu ces dépêches et je me suis entretenu avec les auteurs de ces informations. Je ne sais pas quelles sont leurs sources, mais ces reportages sont tout à fait infondés. Je ne sais pas d'où proviennent ces informations", a noté le ministre russe.
"Si nous ne pouvons pas nous mettre d'accord sur la création d'un système de défense antimissile conjoint, c'est l'idée que la Russie a avancé à maintes reprises après la visite du président Poutine aux Etats-Unis en 2007, nous ne devons donc pas parler des déclarations, mais des garanties reposant sur des paramètres militaires et techniques objectifs. Il faut garantir que ce système ne vise pas le potentiel nucléaire russe", a conclu le ministre Lavrov.
Les Etats-Unis envisagent de mettre en place en Europe une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile. L'OTAN a annoncé que le bouclier serait pleinement opérationnel en 2018. Moscou s'oppose à ce projet, considérant que la mise en place d'un bouclier antimissile à proximité de ses frontières menace son potentiel stratégique. L'OTAN appelle la Russie à croire sur parole que le bouclier ne sera pas utilisé contre les forces nucléaires de dissuasion russes et refuse de signer un document juridiquement contraignant à ce sujet.