La Russie poursuivra sa coopération avec les entreprises spatiales ukrainiennes malgré l'échec du tir d'un lanceur russo-ukrainien Zenit provoqué par une panne d'un bloc d'alimentation d'un servomoteur fabriqué en Ukraine, a déclaré mardi Vitali Lopota, directeur de société de construction spatiale russe RKK Energuia.
"Il s'agit de la première panne d'un bloc d'alimentation d'un servomoteur. Il y a eu jusqu'ici près de 80 tirs réussis de Zenit dotés de servomoteurs de ce type. La cause est claire, nous allons mener des études supplémentaires. Tous les spécialistes de Dnepropetrovsk sont mobilisés pour régler ce problème", a indiqué M.Lopota.
Le tir d'un lanceur russo-ukrainien Zenit-3SL effectué le 1er février depuis la plateforme flottante Odyssey dans le cadre du projet Sea Launch s'est soldé par un échec. Le lanceur et le satellite de télécommunications Intelsat-27 qu'il transportait sont tombés dans le Pacifique.
Selon Ivan Khartchenko, premier vice-président de la commission pour l'industrie de défense auprès du gouvernement russe, des blocs de fabrication ukrainienne sont à l'origine de l'accident, les équipements russes n'y étant pour rien.
RKK Energuia ne renoncera pas à l'exploitation des lanceurs Zenit. "Ce lanceur n'a pas d'égal au monde. Nous n'avons jamais envisagé d'y renoncer", a ajouté M.Lopota.
La plateforme flottante Odyssey, le lanceur Zenit-3SL et le bloc d'accélération DM sont des matériels éprouvés utilisant les meilleures technologies spatiales, selon lui. Des clients étrangers souhaitent acquérir ce cosmodrome flottant unique. Le groupe américain Lockheed Martin et une société ukrainienne ont déjà exprimé leur intention de lancer des discussions avec RKK Energuia sur l'éventuel achat du site de lancement de Sea Launch.
Créée en 1995, Sea Launch est la seule société au monde à réaliser des lancements spatiaux depuis une plateforme flottante positionnée à proximité immédiate de l'équateur, dans le Pacifique, afin de maximiser la charge utile des fusées (jusqu'à 3 tonnes pour l'orbite géostationnaire, 6 t pour l'orbite de transfert géostationnaire et 9 t pour les orbites terrestres basses).
