Pendant 13 mois, le gouvernement pragmatique de Mario Monti a dirigé le pays, mais à la fin de 2012, l'universitaire et son équipe sous la pression de la droite ont été obligés de démissionner. Maintenant, Monti préside les centristes et peut, selon les pronostics, occuper aux élections seulement la troisième ou la quatrième place. Les Italiens sont mécontents de la politique dure et équilibrée menée par Monti, a expliqué l'expert de l'institut International des études humaines et politiques Vladimir Brouter.
« Aucun pays n'aime, quand on économise à ses frais. Les citoyens de l'Italie ne veulent pas du régime d'austérité et n'aiment pas les gens qui l’introduisent. Cela doit avoir une certaine perspective. Il est évident que quand tu économises, tu économises pour quelque chose, et non parce que c’est ton propre style de vie ».
La droite tentera de gagner les voix des électeurs favorables initialement aux centristes, en critiquant leur politique d'austérité et en promettant à l'Italie la prospérité. Un tiers de population est prêt à soutenir ce programme, malgré le fait que son principal idéologue, Silvio Berlusconi, soit un politique à la réputation sulfureuse. Il est prêt à revenir de nouveau au pouvoir, mais cette fois en diminuant un peu ses ambitions, a expliqué l'expert du Centre de la sécurité internationale de l’institut IMEMO de l'Académie des Sciences de Russie Nadejda Arbatova.
« Berlusconi joue sur les humeurs populistes, sur le mécontentement des Italiens à cause des réformes douloureuses mais nécessaires. En janvier de cette année, il a contracté une alliance avec la Ligue du Nord et le chef de ce parti Roberto Maroni, à condition que Berlusconi lui-même ne prétende pas au poste de Premier-ministre, mais devienne le ministre des finances ».
La gauche, elle, avec à sa tête Pierluigi Bersani, a des chances plus réelles de victoire. Son Parti démocratique, selon les pronostics les plus modestes, bénéficie du soutien de 33 % de la population, les optimistes supposent que Bersani aura 40 % des voix. Mais, probablement, il n’obtiendra pas la majorité dans le parlement et sera obligé d'entrer en coalition. Par exemple, avec Mario Monti. Mais l'expérience internationale de Monti peut donner un effet négatif, a déclaré Nadejda Arbatova.
« Monti n'est pas prêt à entrer aujourd'hui en coalition. Bien que leurs programmes coïncident en plusieurs points, Bersani, lui, est plus proche des syndicats qui critiquaient les réformes de Monti. Mais Monti est très proche d'Angela Merkel. Et elle, probablement, ne voudrait pas trop que son partenaire de l'Union Européenne et de la coalition s'allie aux démocrates de la gauche ».
D'autre part, l'opinion d'Angela Merkel et de l'Allemagne doit être prise en considération, mais pas en premier lieu. La prospérité de l'Union Européenne et de la zone de l'euro dépend directement de la situation intérieure dans chaque pays à part. Désormais, l'Italie a besoin d’un gouvernement qui continuerait à passer des réformes et qui ne les arrêterait pas, comme Berlusconi, en faisant revenir la troisième économie de la zone de l'euro et donc, toute l'union financière à l'état de crise. /L