Nicolas Sarkozy, étant encore président de la république, chaque fois qu’il s'exprimait au sujet de l'immigration illégale de l'Afrique subsaharienne, surtout quand il était question des menaces provenant de l'islamisme radical pour l'Europe, amenait le même argument. L'Afrique, disait-il, est séparée de l'Europe par un peu plus de 14 kilomètres du détroit de Gibraltar. En plus, ajoutait Nicolas Sarkozy, n'importe quelles infortunes des pays du continent – des conflits, des guerres civiles, des changements politiques, font apparaitre des ondes de plus en plus massives de refugiés illégaux, y compris composées de ceux qui, en parlant d'une façon imagée, sont infectés par les idées extrémistes de l’orientation wahhabite. C’est ce qui explique les appels constants de nos partenaires européens au durcissement de la politique migratoire, d'une part, et de l'autre - les relations spéciales avec les pays du Maghreb. C’est par eux que passent justement les voies principales de l'immigration illégale depuis l'Afrique Noire en Europe. Pratiquement avec tous les pays de cette région, l'Union Européenne a des accords sur la lutte contre une telle migration. Pour être juste, écrit Alexeï Grigorev, il faut marquer que les originaires du Maghreb font une partie considérable d’immigrés illégaux croisant la Méditerranée. Ainsi, les ondes suivantes de l’immigration illégale en provenance des pays du Maghreb, étaient provoquées par le « printemps arabe ». Particulièrement de la Tunisie, où il est né. Néanmoins, du point de vue géographique et politique, le Maghreb était et reste toujours une sorte de barrière sur la voie des refugiés illégaux des pays d'Afrique subsaharienne en Europe. À vrai dire, après la chute du régime de Kadhafi en Libye, dans cette barrière est apparu « un trou » sur plus de mille kilomètres. Du temps de Mouammar Kadhafi, la Libye était presque fermée pour les immigrés des pays voisins du sud. Les nouveaux pouvoirs de Tripoli ont maintenant d’autres soucis. Donc, les frontières de l'ancienne Jamahiriyia, y compris sur le continent, ne sont presque pas protégées et on ne sait pas qui les traversent et avec quelles intentions. On parle du rôle du Maghreb de barrière entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne dans l’étude publiée en décembre de l'année passée par l'Institut Français des Relations Internationales (l’IFRI) « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés », fait par Mansouria Mokheli et Alain Antil. Voici ce qu'a dit dans l'interview par téléphone au correspondant de La Voix de la Russie sur l’idée principale de cet ouvrage un de ses coauteurs – le chercheur et le responsible du programme « Afrique subsaharienne » Alain Antil
En effet, à la longueur de plusieurs siècles, le Maghreb était lié avec l'Europe beaucoup plus étroitement qu'avec ses voisins du sud sur le continent africain. Cependant, les derniers événements, avant tout au Sahel et particulièrement au Mali, obligent les pays du Maghreb de faire de plus en plus attention à cette région. Et avant tout parce que ces dernières années, il s'est trouvé exactement infecté par l'islamisme radical. Les idées de cet islamisme belliqueux étaient toujours répandues dans les pays du Maghreb. Nous rappellerons, par exemple, les événements en Algérie dans les années 90, quand le pays aurait pu tout à fait se trouver entre les mains des islamistes. Quelques années de guerre contre eux ont permis à l'Algérie de rester un État laïque et de chasser les militants radicaux dans la clandestinité. Les groupes salafistes ont toujours existé au Maroc, en Tunisie, en Libye, sans parler de la Mauritanie. Parfois, ils faisaient parler d’eux en commettant des attaques terroristes. La situation s'est particulièrement aggravée lorsque dans cette région s’affirme le groupe « Al-Qaida au Maghreb islamique », unissant les salafistes, les jihaddistes, les fondamentalistes, les extrémistes islamistes. La vraie explosion de l'islamisme radical s'est passée le printemps dernier au Mali. Quelques groupements jihaddistes dans le nord de ce pays menaçaient réellement l’intégrité de ce pays et cherchaient à créer un sultanat jihaddiste. C’était une menace déjà non seulement au Mali, à d'autres pays de Sahel, mais aussi à leurs voisins dans le nord du Maghreb, et après, tout à fait probablement, à l'Europe. L'intervention militaire de la France au Mali a aidé à arrêter le développement semblable des événements, mais, comme il semble, cela n’a pas trop baissé le degré général de l'islamisme radical. L'Algérie l’a senti en premier lieu, quand un groupe jihaddiste a attaqué un ensemble gazier dans le sud du pays et a pris en otages presque 700 Algériens et plus d’une centaine de spécialistes étrangers. L'expert français sur l'Afrique Jean-Pierre Dozon de l’Ecole des etudes des sciences sociales parle dans l'interview au correspondant de «la Voix de la Russie» des menaces réelles des islamistes radicaux au Sahel, au Maghreb, et des possibilités de leurs actions en Europe.