Gavrila Derjavine

Gavrila Derjavine
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Poète russe, Gavrila Derjavine (1743-1816) perd très tôt son père et sa mère est obligée d'endurer les pires épreuves pour élever ses deux fils et leur donner une bonne instruction.

Poète russe, Gavrila Derjavine (1743-1816) perd très tôt son père et sa mère est obligée d'endurer les pires épreuves pour élever ses deux fils et leur donner une bonne instruction. L'enfance et la jeunesse de Derjavine ne permettent pas de voir en lui le génie en herbe et le futur réformateur des lettres russes. Il commence à se passionner pour la poésie déjà à l'école mais son instruction s'interrompt brusquement.

Par suite d'une erreur bureauractique, le jeune homme est appelé au service militaire en 1762, un an plus tôt que prévu, et est de surcroît inscrit au régiment Preodrajenski de la garde comme simple soldat. Il ne lui reste pas beaucoup de temps pour se consacrer à la poésie mais le jeune homme n'en compose ps moins des vers burlesques appréciés par ses camarades du régiment. C'est cependant le mariage qui produit un véritable revirement dans la vie et l'oeuvre de Derjavine. Il est heureux en mariage et ses dons naturels s'épanouissent au contact avec d'autres hommes de lettres.

L'ode est le genre littéraire que Darjavine privilégie et où il obtint le plus de succès. Mais il parvient à transformer ce genre traditionnel en lui donnant un souffle nouveau. Ce n'est pas un hasard si le critique littéraire de renom Y. Tynianov évoque « la révolution accomplie par Derjavine ».

On connaît bien l'histoire de la rencontre du tout jeune Pouchkine avec Gavrila Derjavine. Voici comment elle est décrite par Pouchkine lui-même : « Je n'ai vu Derjavine qu'une fois dans la vie. C'était en 1815, lors d'un exament au Lycée… Derjavine avait un âge fort avancé et on voyait bien qu'il était très fatigué par notre examen. Il était assis la tête posée sur la main. Son visage n'exprimait rien, les yeux ternes et sa lippe inférieure pendait... Il somnolait jusqu'à ce que ne commence l'examen en lettres russes. C'est en ce moment qu'il s'est ranimé, ses yeux ont brillé d'un éclat et il était complètement transformé. Mon tour est enfin venu. J'ai déclamé mes « Souvenirs de Tsaraskoïé Selo » en me tenant à deux pas de Derjavine. Les mots me manquent pour décrire l'état de mon âme, quand j'en suis venu au passage où je mentionne Derjavine... Je ne rappelle plus comment j'ai fini ma déclamation et comment je me suis enfui. Derjavine était enchanté et voulait me voir pour m'embrasser. On m'a charché partout mais j'étais introuvable...»

Plus tard Pouchkine a consacré au grand poète russe du XVIIIème siècle les lignes suivantes : «…Le vieux Derjavine nous a remarqués pour nous bénir en descendant dans la tombe». C'était la passation du flambeau d'un grand poète à l'autre.

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