Le pilote d'avion russe Konstantin Iarochenko, qui purge une peine de prison aux Etats-Unis, rejette les accusations du parquet américain selon lesquelles il avait travaillé pour l'homme d'affaires russe Victor Bout, lui aussi incarcéré aux Etats-Unis, a déclaré mercredi l'avocat de M.Iarochenko.
"Mon client n'a jamais travaillé avec Victor Bout. Il affirme l'avoir rencontré pour la première fois dans une prison de New York (où les deux hommes se trouvaient en attente de leurs procès respectifs)", a indiqué l'avocat, Alexeï Tarassov, à RIA Novosti.
D'après le parquet du district Sud de New York, Konstantin Iarochenko, condamné à 20 ans de prison pour avoir tenté d'apporter clandestinement un lot de cocaïne aux Etats-Unis, aurait travaillé comme pilote pour Victor Bout. Ce dernier a été reconnu coupable d'avoir tenté de vendre des armes aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) lors d'une rencontre avec des agents de la CIA se faisant passer pour des terroristes.
Les deux Russes affirment être victimes de provocations des services secrets américains.
"La coopération présumée entre MM.Iarochenko et Bout a été évoquée lors du procès de Konstantin Iarochenko, mais la défense a rejeté ces accusations. Le nom "Victor" que M.Iarochenko a mentionné lors de ses conversations avec les agents secrets américains est un mot de code signifiant le Venezuela. En plus, ce sont les représentants des services secrets (américains), qui se faisaient passer pour des trafiquants de drogue, qui ont imposé l'emploi de ce mot", a expliqué l'avocat.
Le pilote Iarochenko a déjà déclaré à RIA Novosti qu'il avait vu M.Bout pour la première fois dans une prison américaine. Les deux hommes n'ont pu échanger aucun mot, ils se sont fait des gestes de victoire, a précisé le pilote.
Le pilote Iarochenko s'est fait entraîner dans une conspiration organisée par des agents secrets américains après qu'il avait répondu à une annonce de vente d'un avion-cargo pour un dollar. Arrêté au Libéria et extradé vers les Etats-Unis en 2010, le Russe a plaidé non coupable. Il a expliqué qu'il ne maîtrisait pas suffisamment bien l'anglais pour comprendre les agents secrets américains et qu'il ne voulait qu'acheter un avion de transport, sans pour autant s'engager dans le trafic de drogue.