Pour la Curie l’annonce du pape a constitué une surprise, a raconté à notre correspondant le spécialiste du Vatican, Alexeï Boukalov.
« Le doyen des cardinaux Mgr Angelo Sodano a parlé de « coup de tonnerre dans un ciel serein ». Personne au Vatican ne s’y attendait, même si, suivant les règles canoniques le pape a le droit de se retirer ».
Certains sceptiques considèrent que la raison de l’abdication de Benoît XVI de son pontificat est qu’il avait été confronté à un grave scandale d'abus pédophiles au sein du clergé. On parle aussi de lutte interne au sein de la Curie.
Le spécialiste russe des religions Iouri Tabak est persuadé que le départ de Benoît XVI a d’autres raisons que son état de santé.
« D’habitude, personne ne démissionne pour des raisons de santé, puisqu’occuper le siège de Saint Pierre est tellement important et honorifique, et l’homme est si enclin à tenir les rennes du pouvoir, que bien peu, comme dans le monde laïc, y renoncent. On ne peut pas dire que la période de son pontificat était exempte de problèmes. Il est possible que sa décision de quitter son ministère s’explique par la pression exercée sur lui par certains cardinaux auprès desquels il ne jouit pas d’une autorité particulière après le pontificat du pape précédent Jean-Paul II ».
Iouri Tabak est convaincu qu’une lutte secrète pour le pouvoir attend le Vatican. Car il n’y a pour le moment à la Curie aucun prétendant emblématique au Saint Siège.
Le conclave des cardinaux se réunira en mars pour désigner un nouveau chef de l’Eglise catholique romaine. T