Hosni Moubarak, le dernier pharaon d'Egypte

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Il y a deux ans, le 11 février, le président de l'Egypte Hosni Moubarak démissionnait. En avril 2011, il était arrêté par les nouvelles autorités et traduit en justice. En juin 2012 - il est condamné à la réclusion à vie pour ses crimes contre l'Egypte.

Depuis le début de « la révolution égyptienne », la vie dans le pays ne s'est pas améliorée. L'instabilité en politique intérieure grandit, l'économie balance à la limite de l'échec. Presque tous les huit jours, dans différentes villes éclatent des révoltes contre le nouveau pouvoir des Frères musulmans.

Ce n’est pas par hasard qu’on surnommait Moubarak « le pharaon ». Il a dirigé le pays pendant presque 30 ans. Officier-pilote, ayant fait ses études en URSS et parlant assez bien le russe, Moubarak est devenu président de l'Egypte en 1981, après l’assassinat de son prédécesseur Anouar el-Sadate. Son arrivée au pouvoir après le régime corrompu de Sadate était perçue avec allégresse. En 2011, la même joie accompagnait sa démission. Comme cela arrive souvent, Moubarak s’est transformé graduellement de réformateur et de militant pour la justice en dictateur oriental. Sans la révolution, le règne de la dynastie des Moubarak en Egypte aurait pu se prolonger. Hosni destinait son fils cadet Gamal, 41 ans, à la succession.

Pendant la période initiale de la présidence de Hosni Moubarak, particulièrement en comparaison avec son prédécesseur, ses succès étaient assez considérables, selon Konstantin Trouevtsev, analyste à l'École supérieure d'économie de Russie.

« Même les adversaires de Moubarak on dit que la première décennie de sa présidence n'avait pas été mauvaise du tout. Au début, il a réussi à obtenir une certaine stabilisation – économique et politique. Le pays se développait. Mais quand quelqu’un reste au pouvoir pendant 30 années, la stagnation apparaît et le pays cesse d'avancer. En plus, l'autoritarisme aujourd'hui, à l'époque de la mondialisation, entre en collision avec les processus objectifs du développement historique ».

Moubarak n’a pas su garder de relations étroites avec les États-Unis, et restaurer le prestige et les relations du Caire avec le monde arabe. Du temps de Sadate, elles étaient en réalité gelées à cause de la conclusion en 1979 des accords de paix avec Israël de Camp-David. Moubarak a rétabli les relations diplomatiques avec la Jordanie, la coopération militaire avec l'Arabie Saoudite et les pays du Golfe persique. Le Caire est revenu dans l'Organisation la conférence islamique (après 2011 – Organisation de la coopération islamique) et dans la Ligue arabe.

À l'intérieur du pays, Moubarak cultivait un mélange d’islam laïque et d'autoritarisme politique. Dans les années 90, sa politique ressemblait plus à une dictature. Pendant toute la durée de la présidence de Moubarak, dès 1981, l'Egypte a vécu dans la "camisole de force" de l'état d'urgence instauré après le meurtre de Sadate et levé seulement en mai 2012. Les autorités avaient alors le droit de réprimer n'importe quelle résistance et opposition. "Les Frères-musulmans" qui sont maintenant au pouvoir en Egypte étaient surtout dans des prisons sous la dictature de Moubarak.

La question principale qui inquiète aujourd'hui tous les politologues concerne le développement ultérieur de l'Egypte dirigée par les islamistes.

Pour le moment, les conditions ne sont pas réunies pour la transformation de cet État en un pays avec un régime islamiste comme celui des Talibans, ou en une théocratie islamique, comme l'Arabie Saoudite, a déclaré à La Voix de la Russie Dmitri Bondarenko, égyptologue reconnu, directeur adjoint de l'Institut de l'Afrique de l'Académie des Sciences de Russie.

« Si la situation en Egypte se développe dans la direction qu’elle suit maintenant, si pendant une période encore longue l'instabilité se poursuit. Si l'Egypte s'embourbe dans les problèmes intérieurs et ne peut pas accorder assez d'attention à la politique étrangère, alors, le pays risque de perdre son statut de principal pays arabe. Maintenant, tout cela est au niveau des hypothèses ».

Le président de l'Egypte Mohamed Morsi a réussi pour le moment à éviter une confrontation ouverte avec les forces libérales d'opposition. Celles-ci organisent depuis le début de l'année des manifestations contre son régime. Mais Morsi a déjà suivi l'exemple de Moubarak. À cause des désordres incessants, l'état d'urgence est en vigueur à Port-Saïd, Ismaïlia et Suez. T

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