La riposte russe à l'adoption de la liste "Magnitski" par le Sénat américain est tout à fait justifiée, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview à la chaîne de télévision "Rossiya".
"Je n'ai aucun doute – notre réaction a été appropriée", a indiqué le chef de la diplomatie russe.
"Je ne me suis jamais opposé à la loi "Dima Iakovlev" (loi anti-Magnitski, ndlr). J'ai prôné toutefois le maintien de l'accord russo-américain en matière d'adoption, que nous avons conclu à l'issue de deux ans de négociations pénibles", a poursuivi le ministre avant d'ajouter qu'il comprenait cependant ce qui avait poussé les auteurs de la loi à vouloir "suspendre" l'adoption d'enfants russes par des couples américains.
"Bien que l'accord en question soit entré en vigueur, son application ne sert pas les intérêts du département d'Etat et des autorités américaines", a expliqué le ministre russe.
En riposte à la loi américaine dite Magnitski, la Douma (chambre basse du parlement) a adopté le 21 décembre en troisième et dernière lecture la loi "Dima Iakovlev". Le document, qui fait l'objet d'une controverse intense au sein de la société, interdit d'adopter des enfants russes non seulement par les Américains, mais aussi par les citoyens de pays violant les droits des Russes. Il proscrit également en Russie les ONG politiques financées par les Etats-Unis et celles dont les activités représentent une menace pour les intérêts du pays. La loi a été adoptée le 26 décembre par le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) et signée deux jours plus tard par le président Vladimir Poutine.
La loi américaine dite Magnitski prive de visas les fonctionnaires russes qui, selon les Etats-Unis, sont impliqués dans la mort du juriste du fonds d'investissement Hermitage Capital Management Sergueï Magnitski.