À la découverte de Léon Bakst

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Léon Bakst, célèbre peintre et décorateur des Ballets russes de Serge de Diaghilev, était élégant et aimait les vêtements voyants. Grâce à son talent, les foulards et cravates bariolés ont créé une mode en Europe et en Amérique. Les canevas de tissu réalisés par Léon Bakst au début du XXe siècle ont longtemps été méconnus du public russe.

Aujourd’hui, il est possible de voir ces originaux, qui, jusque-là, se trouvaient aux États-Unis, à l’exposition « Léon Bakst : Découverte d’étoffes » qui se tient à la galerie Kournikova à Moscou.

Les organisateurs de l’exposition ont décidé de la présenter de façon originale : à côté des canevas se tiennent des mannequins, enveloppés dans des pièces d’étoffe portant les mêmes motifs. Ces tissus ont été créés spécialement pour l’exposition.

Jusqu’à récemment, Léon Bakst était principalement connu en Russie comme décorateur de théâtre. Dans la conscience collective, son nom est intrinsèquement lié aux Saisons Russes. C'est le nom qu’ont reçu les tournées d’artistes de ballet et d’opéra, organisées par le célèbre entrepreneur et homme de culture Serge de Diaghilev entre 1908 et 1929. Même si Léon Bakst a réalisé de nombreuses peintures, donc beaucoup font partie du patrimoine russe, les ballets des Saisons Russes, puis les Ballets russes de Serge de Diaghilev sont généralement considérés comme les meilleures expressions de son talent. Il s’agit de Cléôpatre (1909), de Shéhérazade et de Carnaval (1910), de Narcisse (1911), du Dieu bleu, de Daphnis et Chloé et de nombreux autres ballets. Les canevas des costumes réalisés par Léon Bakst pour ces spectacles suscitent aujourd’hui un grand intérêt chez les amateurs de peintures et les collectionneurs.

Les costumes fantastiques fabuleux de Léon Bakst ont frappé les spectateurs des ballets de Serge de Diaghilev. Il n’est donc pas étonnant que des commanditaires se soient tournés vers lui afin d’imaginer une toilette extravagante ou des motifs pour tissus.

En Amérique, Léon Bakst a donné des cours sur l’art du costume. Lors d’une réception mondaine, l’artiste a fait la connaissance du « Roi de la soie américain » Arthur Selig. Ce dernier a décidé que l’art de Léon Bakst était exactement ce qu’il fallait aux consommateurs américains. L’homme d’affaires ne s’est pas trompé : la première fournée de tissus réalisés par Léon Bakst s’est vendue comme des petits pains.

Ces canevas ont, pendant plusieurs décennies, été conservés à l’Institut du Maryland et ils sont aujourd’hui de retour en Russie. Les salles d’exposition de la galerie proposent des motifs voyants et bigarrés, dans lesquels on peut sentir une influence du lyrisme russe, des couleurs indiennes et des motifs africains et indiens. Le célèbre historien et critique d’art Alexandre Benois, dans sa recherche fondamentale sur l’histoire de la peinture russe du XIXe siècle, ne mâche pas ses mots : « Léon Baskt a des doigts de fée, une capacité technique impressionnante, beaucoup de goût. Il serait vraiment regrettable qu’il ne veuille pas accepter, qu’il ne veuille pas comprendre l’étendue de ses capacités tout à fait incroyables. »

Léon Bakst était destiné à une brillante carrière de couturier, mais il est mort d’un œdème pulmonaire en 1924. La maladie a tiré un trait sur tous les ambitieux projets de l’artiste aux doigts de fée. T

© Photo : la galerie Nos peintres
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