Les opérateurs mobiles ne veulent pas d’Internet sans fil

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A l’instar des Etats-Unis, les compagnies de téléphonie mobile russes ne sont pas enclines à développer le réseau Wi-Fi public, mais pour des raisons différentes.

Après le Wi-Fi, le gouvernement américain propose un projet de super Wi-Fi. Le quotidien américain Washington Post a annoncé le 4 février dernier l’intention de la Commission fédérale des communications (FCC) d’élaborer un réseau Internet sans fil gratuit qui couvrirait non seulement les grandes villes, mais aussi les régions rurales. Il s’agit d’un réseau à haut débit qui « permettrait de réaliser des appels téléphoniques et surfer sur Internet sans avoir à payer une facture de téléphonie mobile chaque mois », précise le journal.

Le projet du super Wi-Fi, élaboré par le chef de la FCC Julius Genachowski repose sur l’utilisation des fréquences basses qui garantissent une couverture radio à partir des relais rayonnant sur plusieurs dizaines de kilomètres. Le rayon d’action du réseau Internet sans fil classique ne dépasse pas 50 mètres actuellement.

Les opérateurs mobiles américains craignent que le super Wi-Fi va permettre aux consommateurs moyennant des applications mobiles comme Skype, Whatsapp, Pinger ou GroupMe d’échanger des messages, passer des appels et surfer sur Internet gratuitement. Quant à Microsoft et Google, ils anticipent l’arrivée de ce réseau de nouvelle génération, car il entraînera certainement davantage de trafic vers leurs services.

Selon les spécialistes russes, le projet du réseau super-Wi-Fi est basé sur la technologie Wi-Fi Advanced – un équipement qui n’est pas encore certifié en Russie. Actuellement, le rayon d’action des points Wifi publics russes est beaucoup moins large que celui d’une station-relais de téléphonie mobile. Ainsi, pour couvrir un quartier de Moscou, il faudra en construire des dizaines de milliers, explique la porte-parole de l’opérateur mobile MTS Valeria Kouzmenko sur les pages du quotidien Vedomosti. L’une des filiales de MTS, Taskom possède 500 points Wi-Fi gratuits dans la capitale russe. Kouzmenko ajoute que les points d’accès à Internet sans fil n’assurent pas la continuité du signal lorsqu’une personne se déplace d’un point d’accès vers un autre. C’est l’une des raisons pour laquelle ils ne représentent pas d’alternative à la téléphonie mobile, conclut-elle.

« Aux Etats-Unis, des compagnies comme Apple, dont les ventes sont liées avec l’accès à Internet, pourraient être intéressées par le développement du réseau sans fil à l’échelle nationale et pourraient donc le financer », suppose Andreï Siniatchenko, le directeur technique des solutions d’infrastructure de la compagnie IT dans un entretien au quotidien économique Vzgliad. « Le développement du Wi-Fi public gratuit n’est bénéfique à aucun acteur du marché russe. Toutefois, le gouvernement pourrait financer ce projet. Car, même si ce service est gratuit pour l’utilisateur, la location des fréquences est payante ». C'est la raison pour laquelle les trois principaux opérateurs russes hésitent à développer le réseau Wi-Fi dans le métro de Moscou, poursuit-il.

Selon l’un des dirigeants du groupe Morton Alkhas Mirzabekov, les réseaux Wi-Fi en ville ne détruiront pas la téléphonie mobile, mais risquent toutefois de devenir des concurrents de celle-ci. « C’est comme la téléphonie IP face au réseau de téléphone classique », ajoute le spécialiste.

La seule question qui se pose – c’est comment financer ces nouveaux réseaux ? Pour rentabiliser leurs investissements, les opérateurs pourraient placer des écrans publicitaires, comme ce fut le cas lors du lancement des points Wi-Fi publics par la compagnie Vimpelkom en 2010. /L

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