C'est l'histoire où il n'y a pas de personnages secondaires, dit Taïssia Igoumentseva en parlant de son film Larguez les amarres. L'action se passe dans le petit village des drôles d'hommes, continue-t-elle.
« Il y a seulement dix personnes, le chien Rembo et une vache Konfeta surnommée bonbon. Les habitants de ce village viennent le soir dans une boîte locale pour regarder des essais cinématographiques. Le matin ils se réveillent, l'un à cause du bruit du générateur, un autre du meuglement de la vache... Et voilà, ils apprennent que la fin du monde approche et c'est là que cela commence à se gâter. L'un d'eux creuse sa propre tombe, un autre dit à ses voisins tout ce qu'il avait à dire. Alors les villageois font n'importe quoi. Mais la fin du monde n'a pas lieu et ils doivent continuer à vivre ne pouvant plus le faire comme avant. J'espère que les spectateurs vont apprécier ce film. Il est sincère, il n'y a pas d'humour vulgaire, nous avons essayé de revisiter la notion de comédie » à la manière du cinématographe russe.
C'est déjà une surprise par le fait qu'une personne telle que Taïssia d'ordinaire réservée, taciturne, peu souriante et un peu fermée (comme elle le dit elle-même) soit capable de tourner des comédies.Taïssia n'a pas compris tout de suite qu'elle avait envie de travailler dans ce genre. Pendant ses études à l'Institut de cinématographie, son professeur était le célèbre réalisateur Alexeï Utchitel et Taïssia tournait des films tout à fait différents.
Pendant quatre ans j'ai tourné des documentaires sur les consommateurs de drogue, les pédophiles, les personnes amputées des membres inférieurs. Tout à coup j'ai compris que cela ne m'intéressait pas et que je voulais tourner des films simples, sincères et avec de l'humour : des tragi-comédies.
Selon Taïssia, son premier film Larguez les amarres est une tragi-comédie, elle a l'intention de participer avec lui au Festival de Cannes. /L