Il est temps de se protéger contre les intrus venant de l’espace et chercher des moyens de s’en protéger. Les scientifiques russes ont élaboré un plan d'action en cas de danger de collision d’un astéroïde avec la Terre, explique le représentant du Bureau d’étude Makeïev Sergueï Makhankov.
« Il y a une seule solution – détruire ces objets dangereux avant leur arrivée. Il s’agit de mettre en place des dispositifs de broyage des astéroïdes en petits fragments. Ou alors envoyer sur ces objets des systèmes permettant de changer leur trajectoire ».
Pour ce faire, des missiles balistiques intercontinentaux pourraient être envoyés vers ces objets, explique le chercheur du Bureau d’étude Makeïev Sabit Garaev.
« Nous installons un appareil avec un moteur et un système de contrôle sur la fusée. La fusée le transporte à une distance de plusieurs millions de kilomètres et le largue ensuite. Dans ce projet, nous pouvons utiliser des appareils d’exploration Kaïssa, ou le système de frappe Kapkan. Nous comptons envoyer en 2021 un appareil d’exploration sur Apophis, qui prélèvera des échantillons du sol et installera des capteurs qui poursuivront ensuite leur vol avec Apophis. Ces capteurs transmettront des données exactes sur la trajectoire de l’astéroïde. Et en 2036, si le risque de collision avec la Terre existe toujours, nous enverrons le système Kapkan qui grâce à ces modules pourra soit faire exploser l’astéroïde, soit le repousser ».
Les fusées porteuses Angara ou Rus permettront de placer les systèmes Kapkan sur l’astéroïde. Un missile balistique intercontinental pourra également faire l’affaire. Le chercheur estime que ces missiles pourront envoyer ces appareils à une distance de 10 millions de kilomètres, ce qui est largement suffisant pour parvenir jusqu’à l’astéroïde Apophis.
Les chercheurs sont unanimes à estimer qu’il vaut mieux détruire l’astéroïde en cas de risque de collision avec la Terre.
« Il est possible de déployer sur l’astéroïde plusieurs systèmes pour le broyer en petits morceaux de 40 mètres chacun », explique Sabit Garaev.« Ces morceaux pourront presque entièrement brûler dans l’atmosphère ».
Un tel dispositif fonctionnera uniquement si un corps céleste de 1,5 kilomètre de diamètre s’approche de la Terre. S’il s’agit d’une comète géante qui fonce sur la Terre à une vitesse de 70 kilomètres par seconde, ce système ne sera pas efficace, ajoute le scientifique. Une consolation cependant : ce genre de phénomène ne se produit qu’une seule fois toutes les 30 millions d’années. T