Rasmussen a fait remarquer avec une pointe d’irritation en commentant les données de son rapport : « Qu’on se concentre sur la stabilisation économique ne fait pas disparaître les grands défis à la sécurité au XXIème siècle qui sont la piraterie, le terrorisme, les guerres cybernétiques et la prolifération des armes d’extermination massive. » D’ailleurs, les appels et les mises en garde du SG ont peu de chances de produire un effet magique sur les Européens, - estime le vice-directeur de l’Institut des États-Unis et du Canada et général en retraite Pavel Zolotarev :
« Les dépenses militaires des membres européens de l’OTAN ne cessent de baisser ces dernières années, - précise l’expert militaire. Cela concerne même les membres nouveaux de l’Alliance qui se sont engagés à accroître leurs crédits alloués à la défense au moment d’adhèrer à l’OTAN. Ce sont les États-Unis qui supportent le fardeau financier principal et les Européens sont réticients à payer plus malgé les demandes de Washington et les appels de M. Rasmussen. Finalement, confrontés aux difficultés économiques, les Américains seront à leur tout obligés de revoir en baisse leur contribution à l’OTAN ».
Mais il existe un autre aspect de ce problème à savoir qu’en novembre dernier les ministres de la défense de France, d’Italie, d’Allemagne, d’Espagne et de Pologne ont signé à Paris un communiqué proposant de créer au sein de l’UE des structures susceptibles de planifier et de réaliser des opérations militaires à l’éranger. Le sommet de l’UE consacré à la défense aura lieu au décembre prochain. La volonté d’une autonomie militaire manifestée par l’UE est commenté pour La Voix de la Russie par l’expert allemand en sécurité Stefani Weiss :
« Il n’est pas normal qu’on soit obligés de rester dans le sillage des Américains en politique extérieure et de défense tout en ayant une monnaie et un espace économique unique. D’un autre côté, les Américains ont pendant longtemps pensé que l’autonomie de l’Europe s’assimilait à l’affaiblissement de l’OTAN. Mais les choses ont changé depuis et nous sommes tout simplement à court d’argent ».
Les ministres de la défense des pays de l’OTAN sont sans doute des gens généreux mais il y un hic, l’argent qu’on leur demande ne leur appartient pas. /L