Les titres du 30 janvier 2013

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Passeport russe pour les "descendants" de l’Empire// Mali: la guerre ne fait que commencer// Medvedev présente son plan de modernisation à l’horizon 2018

Izvestia

Passeport russe pour les "descendants" de l’Empire

Le comité de la Douma (chambre basse du parlement) pour la nationalité a élargi la liste des personnes pouvant prétendre à la citoyenneté russe avec une procédure simplifiée, écrit mercredi le quotidien Izvestia.

Le régime simplifié s’appliquera aux descendants des ressortissants de l'Empire russe. La préparation des amendements idoines a été annoncée par le chef du Comité Gajimet Safaraliev.

Cette initiative a été motivée par le discours de Vladimir Poutine devant l'Assemblée fédérale en décembre. Le chef de l'Etat avait alors ordonné d'accélérer la procédure d'obtention de la citoyenneté russe pour les "porteurs de la langue russe et de la culture russes, les descendants directs des ressortissants de l'Empire russe".

Ce sujet n’est pas nouveau pour lui. En juillet 2012, il a soulevé la question de rapatriement des descendants de citoyens de l'URSS et de l'Empire russe dans son message adressé aux ambassadeurs et aux représentants permanents de la Russie au ministère des Affaires étrangères (MAE), en déclarant que les compatriotes expatriés voudraient être utiles pour leur patrie historique "mais nos instituions sous-estiment cet état d'esprit".

"Les ressortissants de l'Empire russe font partie d'une même nation et civilisation", reconnaît le chef du comité pour la nationalité.

Si un tel amendement était adopté, les habitants de Finlande et de Pologne, ainsi que les Tcherkesses qui ont quitté le Caucase après la défaite dans la guerre du Caucase, pourraient obtenir la citoyenneté russe.

"Il pourrait s'agir de Tcherkesses déportés en Turquie et en Syrie ou des peuples qui ont quitté l'Empire russe pour diverses raisons", a poursuivi le député.

Gajimet Safaraliev affirme qu'il n'y aurait pas de forte affluence de réfugiés mais que l'Etat réussirait à améliorer son image.

"Nous rédigerons l'amendement, on verra s'il passe, on essaiera de le ratifier", a conclu le chef du comité de la Douma.

Le député estime que les compatriotes pourront prouver leur parenté avec les ressortissants de l'Empire russe grâce aux archives. Les communautés caucasiennes à l'étranger pourront prouver leur appartenance à la patrie historique d’autant plus facilement qu’ils entretiennent traditionnellement des relations de parenté étroites avec leurs proches dans le Caucase.

Cette loi ne fait pas l’unanimité. Dans un communiqué officiel du 28 décembre, le gouvernement a critiqué cette initiative. La Maison blanche a considéré que les arguments pour la distribution massive de passeports étaient réfutables et a souligné que le programme de rapatriement à grande échelle représenterait une grande charge budgétaire.

Les hommes politiques de droite craignent notamment un afflux d'immigrants des ex-républiques soviétiques du Caucase et d'Asie centrale. Le leader du mouvement "Les Russes", Dmitri Demouchkine, a même proposé de simplifier l’acquisition de la citoyenneté en fonction de l'appartenance ethnique.

"Il est nécessaire d'adopter une loi sur le rapatriement des Russes avec une aide à l'insertion professionnelle - et de peupler les régions inoccupées. Mais si vous voulez légaliser des millions d'immigrants du Kirghizstan, du Tadjikistan et autres, je suis absolument contre, a expliqué le nationaliste. Je suis favorable au retour des Russes, par exemple, de France ou d'Australie, mais je suis contre la légalisation des ressortissants d'Asie centrale qui ont déjà leurs Etats indépendants."

Evgueni Bobrov, chef du groupe de travail pour la politique d'immigration et la protection des droits de l'homme dans les relations interethniques au Conseil pour les droits de l'homme auprès du président, pense également qu'il ne faut pas aller trop vite en besogne en accueillant tous les descendants des ressortissants de l'Empire russe.

"Il est préférable de simplifier le mécanisme d'obtention de la citoyenneté pour ceux dont nous avons besoin, ceux dont nous devons prendre soin, a-t-il expliqué. Les ressortissants de l'Empire russe vivent plutôt bien dans tous les pays du monde, contrairement aux ressortissants de l'URSS".

A l'heure actuelle, les rapatriés doivent rester pendant une certaine période en Russie, recevoir leur titre de séjour, rassembler un très grand nombre de documents et attendre pendant des années avant d'obtenir un passeport russe.

Nezavissimaïa gazeta

Mali: la guerre ne fait que commencer

Les combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont fui leur dernier bastion au nord du Mali – la ville de Kidal. Cependant, les observateurs pensent que la lutte contre les djihadistes dans cette région d'Afrique ne fait que commencer. Ces derniers opteront très probablement pour une stratégie de guérilla et d’attentats. A terme, les Etats-Unis pourraient jouer un rôle actif dans cette lutte, après avoir obtenu hier l'autorisation du Niger de déployer une base de drones sur son territoire, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon la presse française Kidal, située dans le désert profond près de la frontière algérienne, est contrôlée par les touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et du Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), un groupe dissident d'Ansar Dine. Leurs leaders ont annoncé qu'ils étaient prêts à accueillir les forces françaises mais s'opposent formellement à la venue des troupes maliennes qui, selon eux, brutalisent la population.

Les observateurs pensent que les militaires français et africains prendront bientôt le contrôle de l'ensemble des villes du nord-Mali. Rappelons que lundi les forces françaises ont libéré Tombouctou où, pendant leur repli, les rebelles ont détruit plusieurs monuments du patrimoine mondial. Cependant, la principale bataille commencera plus tard, quand les Français seront remplacés par les troupes africaines moins expérimentées.

Les islamistes pencheront certainement pour la guérilla et commenceront à commettre des attentats. Ils pourront profiter du désert pour se cacher, s'entraîner et lancer leurs attaques. D'autant que beaucoup de ces djihadistes sont étrangers et ont combattu en Afghanistan, au Nigeria et en Algérie. Selon les habitants des régions libérées, la majorité des chefs islamistes sont des étrangers qui parlent uniquement arabe.

Pendant ce temps, la capitale éthiopienne accueillait le sommet de l'Union africaine. Les diplomates occidentaux n'y ont pas montré d'enthousiasme particulier concernant l'avenir du Mali. "Ce n'est que le premier stade. Il faudra du temps. A mon avis, il ne faut pas se faire d'illusions en pensant que tout se terminera très vite… Cela pourrait prendre des années", a déclaré à Associated Press Donald Yamamoto, sous-secrétaire d'Etat américain aux affaires africaines.

Le soutien de la population locale joue un rôle important dans le cadre d'une guérilla – ici celui des touaregs, qui voulaient créer leur propre Etat au nord du Mali mais ont été évincés par Aqmi.

L'utilisation des drones pourrait être un autre facteur majeur. Les Etats-Unis, qui aident déjà la France et les pays africains, ont l'intention de créer une base de drones en Afrique du Nord-Est afin de surveiller Aqmi et d'autres organisations extrémistes. A terme, hormis les missions de reconnaissance, ces drones pourraient servir à attaquer des combattants identifiés.

Cette base devrait être installée au Niger, dans la région d'Agadez, près des frontières malienne, algérienne et libyenne. Les autorités nigériennes ont déjà donné leur accord. Le contingent américain pourrait atteindre 3 000 hommes.

Par ailleurs, le Royaume-Uni élargira sa participation à l'opération contre les islamistes au Mali. Londres enverra en Afrique près de 240 soldats chargés de la préparation des militaires du Mali et d'autres pays africains, notamment du Nigeria. Un drone Sentinel y sera également envoyé pour des missions de renseignement aérien au profit de l'armée française. La Grande-Bretagne a annoncé que ses militaires ne participeront pas directement aux opérations mais un certain nombre de commandos britanniques se trouvent au Mali comme conseillers pour le contingent français.

Vedomosti

Medvedev présente son plan de modernisation à l’horizon 2018

En présence du président Vladimir Poutine et des membres du Conseil d'Etat, Dmitri Medvedev annoncera demain au Kremlin le programme du gouvernement d'ici 2018, fondé sur les directives du président énoncées lors de son investiture, a déclaré une source du gouvernement mercredi au quotidien Vedomosti.

Selon ce programme, Medvedev promet d'assurer une croissance économique stable de 4-5% par an et de mettre en œuvre la modernisation du pays. Tout sera modernisé: la base technologique, l'infrastructure, les institutions sociales et publiques; l'économie sera compétitive et efficace. Les citoyens devraient également avoir un niveau de vie décent correspondant au statut de la Russie.

Les plans du gouvernement risquent de rester sur le papier si la Russie n'arrivait pas à faire face aux défis de la décennie à venir, annonce le programme.

Premier défi: l'instabilité de l'économie mondiale. Les problèmes structurels du système financier mondial ne sont pas réglés, de fortes perturbations des tarifs des matières premières et des produits alimentaires peuvent survenir, tout comme une croissance inégale dans le monde. La concurrence sur les marchés du capital et des produits s'intensifie, ce qui offre à la Russie l'opportunité d'élargir sa présence dans l'économie globale.

Deuxième défi: la nouvelle étape du développement technologique. Les pays contribuent à la création de nouveaux matériaux, de nanotechnologies, au développement de l'informatique, des produits pharmaceutiques, etc. Les technologies de l'enseignement et de la santé s'améliorent. Cela donne également à la Russie la possibilité d'utiliser ses propres progrès technologiques et techniques.

Troisième défi: le changement de l’équilibre énergétique mondial. La Chine et l'Asie maintiennent pour l'instant leur demande d’hydrocarbures, certains pays suspendent leurs programmes nucléaires et les commandes sont en hausse; mais cette demande sera également satisfaite grâce à l'exploitation croissante des réserves du gaz de schiste.

Les risques pour la croissance de l'économie russe peuvent émaner de l'extérieur mais tout n'est pas non plus en ordre à l'intérieur, avertit le programme.

Le premier risque est le ralentissement de la croissance jusqu'à 1% par an, voire la stagnation des exportations d'hydrocarbures.

Le deuxième risque est la réduction rapide de la population active en Russie, jusqu'à un million par an. Les travailleurs restants doivent pousser la croissance économique mais aussi avoir une importante charge sociale: si en 2012, 100 travailleurs prenaient en charge 65 bénéficiaires d'assistance sociale, en 2018 ils seront 79.

Le troisième risque est le déficit non pétrolier élevé du budget fédéral, qui s'élève à 10,5% du PIB, ce qui est le double du niveau de sécurité. Il faut réduire ce déficit.

Pour finir, la Russie souffre d'une faible qualité du milieu institutionnel et de ses infrastructures, ainsi que d'un système financier inefficace, constate le programme.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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