Un tribunal de Kiev a reconnu mardi un ex-général de police ukrainien, Alexeï Poukatch, coupable du meurtre du journaliste d'opposition ukrainien Gueorgui Gongadze, et l'a condamné à la perpétuité.
Le tribunal a privé M.Poukatch de son grade de général et l'a en outre condamné à la confiscation des biens. Le condamné peut interjeter appel dans les 15 jours suivant la date du jugement.
Le journaliste d'opposition Gueorgui Gongadze a disparu le 16 septembre 2000 à Kiev. En novembre de la même année, son corps décapité a été retrouvé dans une forêt près de la ville de Tarachtcha (région de Kiev). En 2000, les médias ont publié les transcriptions d'enregistrements audio qui auraient été réalisés par un officier de la garde présidentielle, Nikolaï Melnitchenko, dans le bureau du président ukrainien de l'époque Leonid Koutchma. On y entend une voix ressemblant à celle de M.Koutchma ordonner de "se débarrasser du journaliste".
Les services secrets ukrainiens ont arrêté Alexeï Poukatch, ancien chef du département des renseignements extérieurs du ministère de l'Intérieur, en juillet 2009, après plusieurs années de recherches. M.Poukatch a avoué avoir étranglé le journaliste sur l'ordre de l'ex-ministre de l'Intérieur Iouri Kravtchenko. Il a en outre accusé l'ex-président ukrainien Léonid Koutchma et l'ex-président du parlement Vladimir Litvine d'être les commanditaires du meurtre. MM.Koutchma et Litvine ont rejeté ces accusations.
L'ex-ministre Kravtchenko s'est suicidé au début de 2005, après le changement du régime en Ukraine suite à la "révolution orange". Dans sa note de suicide, il a déclaré avoir été victime d'intrigues politiques du président Koutchma.
Trois anciens responsables de la police ukrainienne - les colonels Valéri Kostenko et Nikolaï Protassov et le commandant Alexandre Popovitch - ont été condamnés à des peines de 12 à 13 ans de prison pour l'enlèvement et le meurtre de Gueorgui Gongadze en 2008.