Au cours des deux dernières semaines Moscou a sensiblement affermi ses positions, en particulier, dans les Balkans. Avant fin du mois de janvier, la Serbie pourrait conférer le statut national au projet de construction du tronçon serbe du gazoduc South Stream. Selon la procédure, le gouvernement et le parlement doivent se prononcer à ce sujet. Le ministre des Finances et de l’économie Mladjan Dinkic estime que cela ne devrait pas poser de problèmes. « South Stream est en effet un projet revêtant une portée stratégique pour la Serbie », a mis noté le ministre. Une telle décision renforcera considérablement les positions de la Russie aux pourparlers avec les autres participants - réels et en puissance - au projet South Stream. Or c’est en cela que les fonctionnaires de la Commission Européenne perçoivent la principale menace à la sécurité énergétique de l’UE, qu’ils comprennent de façon singulière, à savoir comme « l’évincement » de la Russie des marchés pétroliers et gaziers européens. La rivalité entre le projet russe South Stream et son analogue Nabucco, supervisé par l’UE, n’est qu’un élément parmi d’autres de cette stratégie.
Des tensions sous-jacentes émaillaient ces dernières semaines la privatisation de la compagnie gazière publique de Grèce – DEPA. La direction de l’UE et le Département d’Etat américain exercent une pression sans précédent sur le gouvernement grec en vue d’écarter les compagnies gazières russes Gazprom et Synthèse de l’appel d’offres sur la privatisation de DEPA. Alors que les participants russes ont proposé les conditions les plus avantageuses. Pour la Grèce, qui traverse une crise grave, cela importe davantage que les spéculations géopolitiques. Mais les Etats-Unis et l’UE exige que le Conseil des directeurs de l’Agence nationale de privatisation ne laissent sur la liste courte des candidats que des compagnies grecques, ainsi que la compagnie pétrolière publique d’Azerbaïdjan SOCAR.
« Le problème est que les volumes extraits des champs gaziers azerbaïdjanais ne suffiraient à remplir qu’un seul fil du gazoduc Nabucco. Par la suite il faudra trouver des ressources supplémentaires. Et à cet égard on ne saurait se passer de la Turkménie et de la région d’Asie centrale »,a expliqué le directeur général adjoint de l’Institut russe de la stratégie énergétique Alexeï Gromov :
« La sécurité énergétique ne pourra être assuré que par le biais d’une réelle intégration et compte tenu des intérêts mutuels », a jugé le vice-premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch. Selon lui, aux pourparlers de la Commission Européenne avec Gazprom et Transneft, la Russie « compte sur un partenariat effectif ». T