Parmi les optimistes les plus passionnés se trouve, en premier lieu, le commissaire européen aux questions financières Olli Rehn. Le chef de la Banque Centrale Européenne Mario Draghi, lui, a déclaré que le capital revenait dans « l'espace européen », et les banques nationales cessaient de dépendre entièrement de son argent.
Toutefois tous les représentants du monde des finances ne partagent pas cependant, l'optimisme de leurs collègues européens. Selon l'avis du chef de la Bundesbank, l'allemand Jens Weidmann, les raisons de la crise « ne sont pas du tout éliminées » et l'achat des obligations par la Banque Centrale Européenne, à la façon d’un boomerang, aggravera seulement la crise. Mikhaïl Delyaguine, le directeur de l'Institut des problèmes de la mondialisation commente de manière ironique l'optimisme des fonctionnaires européens.
« Presque n'importe quel fonctionnaire ou bureaucrate européen en tout cas, – dit Delyaguine, – est obligé d’être un optimiste. C'est l'exigence de la profession. Je ne prends pas en compte le bas niveau professionnel des fonctionnaires européens modernes. J'admets tout à fait qu'ils le comprennent : la sortie de la crise moderne n’existe pas, et la situation s'aggravera inexorablement. Mais ils doivent donner aux électeurs une certaine illusion de l'optimisme, et dans six mois, ils oublieront leurs propos ou tâcheront de ne pas se les rappeler ».
Delyaguine reconnaît tout de même une certaine amélioration de la situation mais trouve qu’elle est temporaire. Une opinion encore plus dure a été exprimée dans une conversation avec La Voix de la Russie par le professeur d'économie du Fonds allemand de la science et de la politique, Ognian Hishow.
« Si on étudie attentivement les propos de Wolfgang Schauble, – a remarqué le professeur, en particulier, on verra qu’ il annonce que la crise durera « encore des années et des années ». Moi je ne suis pas un politique, je suis un expert. Et, avant tout, je regarde les chiffres, par exemple, publiées par le département européen des statistiques. Et ils signalent que les pays en proie à la crise auront plutôt mauvaise mine cette année. De sorte que les questions ouvertes sont nombreuses et les réponses, on ne les voit pas ».
Alors, reste ouverte aussi la question principale – est-ce vraiment la fin de la nuit polaire financière pour la zone de l’euro ou tout simplement, quelque part dans le ciel a étincelé un bref éclat de l'aurore boréale ? /L