« Le livre du blocus» sauve les âmes

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En Russie, on réédite le légendaire Livre du blocus. C’est une étude documentaire et artistique des pages tragiques de la Seconde Guerre mondiale, quand les troupes nazies avaient bloqué pendant 900 jours la ville de Leningrad, actuellement Saint-Pétersbourg. La nouvelle édition paraitra pendant la célébration du 70ème anniversaire de la rupture du blocus de Leningrad par les troupes soviétiques, qui s'est passée en janvier de 1943.

Le Livre du blocus a deux auteurs. Ce sont le prosateur biélorusse (décédé) Ales Adamovitch qui a combattu avec des partisans de Biélorussie, et son éminent collègue russe Daniil Granine qui a combattu pendant la guerre dans les troupes blindées. A la fin des années 70 et au début des années 80, Adamovitch et Granine ont interrogé plus de deux cents habitants de Leningrad qui avaient survécu au blocus et ces récits sont le contenu principal de leur livre. D'ailleurs, ce qu'avait été ce blocus cruel qui avait causé la mort par centaines de milliers de civils, le Pétersbourgeois Daniil Granine le connaissait d’après son expérience personnelle. L'écrivain a parlé de cela et du travail sur Le livre du blocus dans l'interview à La Voix de la Russie.

« J'étais sur le front de Leningrad, et le front était aussi dans le blocus – il était, pour ainsi dire, à l'intérieur de la ville, le long de son périmètre. C'est pourquoi, les récits des gens ayant survécu au blocus ont l’air d’être connus, mais en fait, chacun avait éprouvé sa propre tragédie, sa douleur. Ils n’étaient pas pressés de commencer leurs récits. Ils pleuraient, sanglotaient, c'était si difficile ! Ales est tombé malade, et ensuite, moi, je suis tombé malade aussi, parce qu’on nous racontait des choses si terribles que nous ne pouvions pas nous décider à les placer dans le livre ».

La vie infiniment dure pendant le blocus devait forcer la ville à capituler – les hitlériens comptaient sur cela. Mais les citadins tenaient le coup fermement. Daniil Granine se rappelle : quand les ressources physiques étaient presque épuisées, des ressources spirituelles incroyablement puissantes entraient en jeu, aujourd'hui, on n’en trouve presque pas.

« L’homme moderne est privé de cette compassion que les gens connaissaient pendant le blocus. Même un verre d’eau bouillante qu'ils partageaient avec des mourants sauvait les vies parfois. En général, nous avons déduit pour nous-mêmes une règle très intéressante : ceux qui sauvaient les autres, survivaient plus souvent que ceux qui restaient inactifs, attendant simplement une issue ou ayant perdu l’espoir ».

Aujourd'hui, la lecture du livre d'Adamovitch et de Granine est capable de sauver des âmes. Parce que Le livre du blocus donne aux gens les leçons d’une grande compassion qui ne sont pas moins importantes que les leçons de courage. /L

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