Des sanctions ont été imposées à la Birmanie par la communauté occidentale et les Etats-Unis au milieu des années 90 du siècle dernier. C’est alors qu’une junte est arrivée au pouvoir dans le pays, lançant des répressions contre l’opposition. Maintenu durant 20 ans, le blocus n’a été levé que récemment, quand en 2011 un gouvernement civil a entamé des réformes démocratiques. Au printemps et en été de 2012 l’UE et les Etats-Unis ont levé la plupart des sanctions, mais ont maintenu l’embargo sur les armes, ainsi que le gel des avoirs birmans en Europe. La Russie n’a pas appuyé ces sanctions.
« Les sanctions ont été imposées au régime militaire en réponse aux répressions visant l’opposition, notamment des personnalités en vue. Le procédé est bien connu dans le monde. Or la Russie est opposées à de telles méthodes de langage à l’égard de tous les Etats », Anatoli Voronine, chercheur au Centre d’’étude de l’ASEAN de l’Institut de l’Extrême-Orient auprès de l’Académie russe des sciences.
Dans le cadre de la visite de Sergueï Lavrov la Russie et la Birmanie se sont entendues d’affermir la coopération économique et d’investissement entre les deux pays. Une démarche logique, vu que la Birmanie reste presque le seul marché asiatique sous-développé. Pour les compagnies énergétiques de Russie la coopération avec la Birmanie ouvre de nouvelles perspectives, est persuadé Guéorgui Toloraïa, expert à l’Institut de l’Economie auprès de l’Académie russe des sciences.
« La Birmanie est actuellement un point géopolitique très important, étant un pays avec une population de 60 millions d’habitants, situé entre l’Inde et la Chine. Il fait objet de prétentions des deux au regard géopolitique. La Birmanie a intérêt à coopérer avec la Russie, avant tout pour ces motifs géopolitiques. De plus, c’est un pays aux ressources minéralières richissimes. La main d’œuvre en Birmanie est assez bon marché pour mettre en valeur le marché des produits exigeant beaucoup de main d’œuvre. La liaison, l’infrastructure sont les domaines, où le business russe peut travailler avec succès sur le seul marché en Asie encore sous-développé ».
L’année prochaine la Birmanie assumera la présidence de l’ASEAN. Les relations diplomatiques entre la Russie et la Birmanie ont été établies il y a 65 ans, et les parties se sont entendues pour célébrer cette date. T
