Nous sommes à la veille de grands changements – tel est le leitmotiv du forum. Pendant 30 ans l’économie mondiale a connu une longue phase de croissance grâce à l’engagement dans la production de la main d’œuvre du Sud-est asiatique, au boom de la consommation et à l’essor des marchés des matières premières. Or ce modèle s’épuise, selon Jack Goldstone, professeur à l’Université George Mason (Washington).
« L’économie mondiale est sur le point d’accoucher d’une nouvelle organisation mondiale. Nous traversons une crise qui se produit dans le monde une ou deux fois par siècle ».
Or la crise n’est pas uniquement une épreuve de résistance.
« La crise d’ampleur des années 70 du siècle dernier a conduit à la formation d’un nouveau modèle technologique et économique. A la libéralisation politique et économique, à l’apparition de deux principales monnaies de réserve. La globalisation accélérée, facteur clé du développement du monde contemporain, en a été la conséquence la plus importante »,a dit le chef du gouvernement russe Dmitri Medvedev.
Chacune des crises précédentes engendrait une nouvelle configuration des monnaies de change mondiales. Après la crise des années 30 du siècle dernier l’économie est passée de la livre sterling au dollar US. La crise des années 70 a donné naissance au système bi-monétaire dollar-mark, puis dollar-euro. Vladimir Maou, recteur de l’Académie de l’économie nationale et de la fonction publique de Russie, a noté que les changements consécutifs à une crise importante ne touchent pas la seule économie, mais aussi le paradigme étatique.
« L’étude des années 30 et 70 nous apprend que de crises structurelles graves conduisent à un changement des équilibres géopolitiques et géoéconomiques. Ces crises aboutissent à la formation de nouvelles doctrines économiques. De nouveaux modèles de régulation économique apparaissent. Le rôle de l’Etat se modifie. Son rôle national, international. Nous sommes actuellement dans une certaine quête intellectuelle : quelle sera la monnaie de réserve, quel sera le modèle de gestion ».
La difficile transition des années qui viennent demandera aux principaux pays des décisions originales, responsables. Et ceux qui trouveront de telles solutions sauront progresser puissamment, a noté dans son intervention Dmitri Medvedev. T
