L'idée d’inaugurer une église dans ce bâtiment est venue à temps, car l’Eglise orthodoxe russe ne possède pas suffisamment de lieux de culte dans ce pays, explique l’archiprêtre de le nouvelle église Vladimir Abrossimov dans un entretien à La Voix de la Russie.
« Il y a 12 ans, un petit temple orthodoxe avait été construit sur le territoire de l’Ambassade de Russie à Prague. Il a été nommé en l’honneur de Saint-Georges (Georges de Lydda). Mais au fil du temps, la communauté orthodoxe des compatriotes russes en République Tchèque s’est agrandie, et le nombre de fidèles a également augmenté. C’est alors que la question de la construction d’une nouvelle église à commencé à se poser. Par ailleurs, l’église de Saint-Georges se trouve sur le territoire de l’Ambassade et tous les croyants ne peuvent pas y accéder ».
Le bâtiment de la Chambre de commerce de Russie était parfait pour y ouvrir une église. « Je ne m’attendais pas au fait qu’un bâtiment commercial aurait pu être transformé en une église », reconnaît l’archevêque Egorievski Mark, le chef du département du Patriarcat de Moscou pour les institutions étrangères qui a effectué la cérémonie de bénédiction de la nouvelle église.
« Il est intéressant que ce bâtiment soit circulaire. Mais la partie dans laquelle a été construit l’autel se trouve dans la partie orientale du bâtiment. La reconstruction a été faite d’une telle manière que les visiteurs puissent avoir l’impression qu’une église y existait dès le début. La forme circulaire est traditionnelle pour les premières églises chrétiennes. J'aime beaucoup ce nouveau temple et l’atmosphère qui y règne ».
Le premier service religieux a eu lieu dans cette église à la veille du Nouvel an. Et le premier service de fête s’y est déroulé pour le Noël russe – dans la nuit du 7 janvier. Actuellement, les croyants viennent nombreux visiter cette église. Parmi eux - des Tchèques et des Slovaques, mais aussi des Russes, des Ukrainiens, des Moldaves et des Géorgiens.
Ce n’est pas un hasard si la nouvelle église porte le nom de Sainte-Ludmila de Bohême. Cette femme du prince Bořivoj Ier, le chef de l'Etat tchèque, a vécu à la fin du IXème siècle, et a contribué à la propagation du christianisme dans le pays. Grâce à elle, beaucoup de croyants se sont éloignés de l'idolâtrie. Les païens n’ont pas pardonné à la princesse Ludmila la négation de « la foi de leurs ancêtres » et l’ont tuée insidieusement. L’orthodoxie russe considère la princesse tchèque comme faisant partie de la liste des saints.
En septembre 2012, un monument à la mémoire de cette femme martyr a été inauguré solennellement à la Représentation de l'Eglise orthodoxe des Terres tchèques et slovaques à Moscou. Depuis lors, Sainte-Ludmila est devenue le symbole de l'amitié entre les deux pays. En tout trois églises orthodoxes ont été construites sur le territoire de la République Tchèque. Deux d'entre elles - l'église Saint-Georges et l’église Sainte-Ludmila, se trouvent à Prague. La troisième église a été ouverte à Karlovy Vary. /L