Les services secrets américains ne précisent pas quels sont les critères qui permettent de constater la préparation des autorités chinoises aux tests des armes antimissiles. Toutefois ils ne mettent pas en doute l'existence du programme de l’armement antisatellite en RPC.
Au cours des essais de 2007, les Chinois ont réussi à détruire leur satellite météorologique placé à 850 kms d’altitude. Ayant cessé de fonctionner, ce satellite s’est transformé en un déchet qui tourne sur l’orbite. Lors des essais de 2010, aucun objet précis n’a été pris pour cible par les Chinois, et les forces militaires se sont concentrées sur la sortie du missile intercepteur sur un point en orbite précis.
On peut supposer que dans les deux cas, les Chinois auraient utilisé l’intercepteur de missile KT-1 - une version modifiée du missile à moyenne portée DF fonctionnant avec un combustible solide. Le KT-1, équipé d'un intercepteur cinétique, devrait être utilisé à la fois comme élément du système de défense antimissile stratégique, et le moyen de se protéger contre les satellites de reconnaissance des autres pays placés en orbite basse.
Cette fois il s’agit d’un nouveau système plus puissant. Selon les données publiées précédemment, les experts militaires américains supposent que le projet DN-2 est conçu pour détruire les satellites placés en orbite géostationnaire haute (à environ 20 000 kms d’altitude). La création d'un tel système fera de la Chine le seul pays au monde qui serait capable de viser des systèmes de satellites de positionnement global, par exemple le système GPS. Compte tenu de la forte dépendance de la Force aérienne américaine, de la marine et d’autres systèmes d'armes guidées du signal GPS, l'utilisation d'un tel système permettrait de neutraliser la supériorité militaire des Etats-Unis.
Tout comme les Etats-Unis, la Russie est en train de mettre en œuvre actuellement son propre programme d’armement antisatellite, un des points du programme de la défense antimissile. Ainsi, le nouveau système de missiles de la défense antiaérienne russe S-500 sera capable de frapper des cibles dans l'espace proche. Des travaux dans le domaine des nouveaux systèmes laser pour la lutte contre les satellites espions sont également menés.
Si les tests réussissent, le système chinois pourrait ouvrir une nouvelle étape de la course aux armements dans l'espace. Cela forcera les Etats-Unis à prendre des mesures pour contrecarrer une telle menace. Il faudra augmenter la fiabilité et la viabilité du système actuel de positionnement global américain. Et développer les méthodes et les techniques de détection des systèmes chinois de lutte antisatellite pour pouvoir les neutraliser. C’est déjà le deuxième exemple de création d'un nouveau type de missiles chinois qui a modifié l’équilibre des forces mondiales dans le domaine militaire. Précédemment, la Chine avait créée un système de missiles balistiques antinavire DF-21D. /L