L’itinéraire de ce train cinématographique comprend huit villes russe. Partis de Moscou, les réalisateurs se rendront d’abord à Mourmansk, la plus grande ville située au-dessus du cercle polaire. Ensuite ils vont explorer le nord-ouest de la Russie : Saint-Pétersbourg, Kotlas et Kirov. Puis ce sera le tour de la Sibérie : Tomsk, Novossibirsk et Irkoutsk, et le lac Baïkal. Le train fera en tout plus de 10 000 kms. Pendant le voyage les participants devront non seulement filmer mais aussi faire le montage de leurs films racontant la vie d’aujourd’hui en Russie. C’est le sujet donné par les organisateurs de ce projet : les jeunes réalisateurs sont supposés d’explorer les fameuses idées reçues sur les Russes. Au micro le réalisateur et coproducteur du projet Guillaume Protsenko, un Français installé depuis cinq ans à Moscou :
« En Russie on a la tendance à dire : « nous, on fait tout à notre façon, on n’est ni l’Est, ni l’Ouest, on a notre propre voie… » Cette approche n’est pas très constructive, il s’agit plutôt du refus de la réalité. Mais notre objectif, ce n’est pas de juger. Ce que nous voudrions faire, c’est de découvrir la Russie sous un autre regard, pour nous et pour les autres. Ce n’est pas un « regard des étrangers ». Nous sommes tout simplement des gens avec une autre vision du monde, avec une autre histoire qui abordent ce sujet ».
D’ailleurs, avant le départ du train, le célèbre réalisateur américain Gary Hustwit a travaillé pendant un certain temps à Moscou. Il a son propre projet consacré aux villes hôtes des Jeux olympiques. Gary se rend dans les capitales des JO pour voir comment les Jeux ont modifié le visage et la vie de ces villes-là. Moscou qui a accueilli les Jeux olympiques d’été de 1980, a bien évidemment attiré l’attention du réalisateur.
« Je ne pense que les documentaires doivent enseigner quoi qu’il en soit. Et je ne pense pas que le but de ces films est de résoudre un problème ou de répondre à des questions quelconques. Ces films se limitent à fixer la réalité. Mais pour moi c’est une étude ».
Le projet du train cinématographique existe depuis 2008. C’est pour la troisième fois qu’il est organisé. La première fois les réalisateurs ont voyagé sur le Transsibérien de Moscou à Vladivostok. Le deuxième voyage a été fait dans les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale. Le train cinématographique suscite un grand intérêt chez les jeunes cinéastes et le nombre de ceux qui souhaitent le prendre, en est la meilleure preuve. Ce troisième voyage a attiré 300 candidats de 60 pays du monde. Seulement 24 réalisateurs de 15 pays ont été sélectionnés. Il y aura donc 24 court-métrages plus un film documentaire collectif qui seront présentés le 1er février prochain. /L