On peut passer des heures à cette exposition : des centaines de tableaux, des installations, des sculptures, créés au cours de la dernière décennie sont regroupés ici. Les organisateurs ont pris la décision de ne pas répertorier les tableaux par pays, en réalisant un mélange de tout : des tableaux historiques, des allégories, des peintures de genre, des natures mortes et des paysages. Les visiteurs seront certainement impressionnés par le tableau intitulé Vers le Soleildu peintre kirghize Alexandre Akilov, des panoramas de l’Oural polaire peint par le Russe Alexandre Saïkov et La Cour de Crimée du peintre Iouri Zorko.
La Confédération de l’Union des peintres soutient la vision classique de l’art. Ce n’est pas du conservatisme, nuance le président de l’Union des peintres de Russie Andreï Kovaltchuk, qui est convaincu que la peinture traditionnelle et la sculpture « ne sont pas restés figés sur place, et sont en constante évolution ».
« Cette tendance traditionnelle se développe dans les pays de la CEI », raconte-t-il. « On peut discuter des préférences de chacun, et ce thème provoque d’ailleurs des débats houleux lors des conférences internationales sur l’art et dans la presse. Mais il est certain qu’un tel art peut faire face à la concurrence sur le marché de l'art mondial ».
En tout 15 organisations font partie de la Confédération internationale. Il s'agit des Unions des peintres des pays de la CEI et de trois autres organisations : les associations des peintres de Moscou, Saint-Pétersbourg et Kiev. Ce système s’est conservé depuis l’époque soviétique, mais a complètement changé en termes de contenu. L’objectif que se fixe la Confédération – c’est la préservation d’un espace culturel commun dans l’ex-Union Soviétique. Et des expositions comme celle-ci ne sont pas les plus importants parmi les projets de la Confédération. Ce qui est primordial – ce sont des rencontres régulières, et des discussions entre les peintres lors des salons, des foires en plein air, des master-classes et même des expéditions artistiques.
« Tous ces contacts et ses discussions sont très utiles pour les artistes », explique le coordinateur en chef de la Confédération de l’Union des artistes Massout Fatkoulline. « Nous avons ainsi le sentiment de rester en contact sans être éloignés les uns des autres ou séparés par des frontières, car nous nous rencontrons régulièrement dans le cadre des différents projets artistiques, restant au courant des événements de chaque organisation d’artistes. L'exposition « L’art des nations » est une confirmation du fait que nous sommes ensemble ».
La Confédération internationale connaît également pas mal de problèmes. Son président, Farhad Khalilov, qui dirige également l'Union des artistes de l'Azerbaïdjan, parle du manque des artistes qui se spécialisent dans l'art contemporain.
« Je pense que l'artiste doit être brillant dans tous les styles », explique-t-il. «Nous avons de très bons peintres, spécialistes de l’art contemporain. Mais j’ai l’impression que de véritables clans se sont formés dans la peinture. On dirait que certains peintres empêchent leurs confrères de réussir dans tel ou tel style. Ce n’est pas un bon phénomène. Je voudrais que tous les artistes travaillent ensemble ».
Alors que les artistes des différents pays montrent leurs tableaux à Moscou, les organisateurs espèrent de montrer lors de la prochaine exposition « L’art des nations » des installations vidéo, des projets artistiques multimédia et des performances.