Un hiver anomal auquel il faudra s’habituer

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Des chutes de neige, des froids records, des vols annulés, un tremblement de terre et la mort de plusieurs dizaines de personnes. Tel est le bilan du premier mois de cet hiver. La météo a mis à l’épreuve les gouvernements de nombreux pays, notamment ceux des états européens. Mais le froid – ce n’est pas la seule arme redoutable de l’hiver de cette année.

On dirait que les villes européennes ont organisé une compétition pour le nombre de neige tombée au mètre carré. Au début de décembre, la capitale estonienne Tallinn battait les records parmi les pays baltes avec 21 centimètres de neige. En Scandinavie, c’est Stockholm qui s’est fait décerner la palme avec des tas de neige atteignant 36 centimètres. En Europe de l'Est, après les premières chutes de neige de décembre, la Croatie et la Serbie se sont également distinguées. Kiev arrivait en deuxième position dans ce classement météorologique un peu spécial, mais très vite, la neige tombée dans la capitale ukrainienne a atteint un demi-mètre.

Les chutes de neige et les températures qui descendaient jusqu’à moins 27 degrés – ce n’est pas un record absolu, explique Pavel Toropov, professeur adjoint de climatologie et météorologie à la faculté de géographie de l’Université d’Etat de Moscou.

« Des anomalies assez fortes étaient enregistrées en Europe orientale et dans la partie européenne de la Russie. Mais on ne peut pas dire que ces froids sont vraiment exceptionnels. Toutefois dans certaines régions, comme en Ukraine, en Europe de Sud-est et au Sud de la Sibérie occidentale, les froids étaient vraiment forts ».

 

Diaporama : Offensive du froid sur la Sibérie

L’Extrême-Orient et la Sibérie sont actuellement les régions les plus froides de Russie avec les minimas atteignant moins 35 degrés. Au Kamtchatka les températures sont descendus en dessous de moins 40. Donc les habitants de la partie européenne de Russie, où il fait actuellement entre moins 17 et moins 25 degrés, ne sont pas les plus malheureux. Certains experts blâment le réchauffement climatique. Mais la plupart des climatologues ne considèrent pas ces froids comme anormaux. Il y a cent ans, les gens étaient plus tolérants par rapport au froid, souligne la spécialiste du bureau météorologique de Moscou Tatiana Pozdniakova.

« Cela n’arrive jamais que le temps corresponde à une norme climatique. Mais les grandes anomalies climatiques dont nous sommes témoins depuis le début de décembre de cette année ne se produisent pas tous les ans. Par exemple à Moscou, on n’a pas connu ce genre de froids depuis 50 ans. Au 19e -20e siècles, les hivers étaient généralement très froids. Les froids de cette année sont considérés comme une norme par rapport aux hivers d’il y a 100 ans. Ces dernières années, nous nous sommes habitués à un temps relativement chaud. C’est devenu une norme de se poser la question : est-ce qu’il y aura de la neige pour le Réveillon ? ».

Diaporama : Les grands froids de l'hiver russe

Aujourd’hui, c’est l’électricité qui sauve les habitants du froid et l’équipement spécial – de la neige sur les routes. Et plus les froids sont mordants, plus ils coûtent cher au gouvernement, explique l'analyste de l’agence Investkafé Anna Kokoreva.

« Lorsque les chutes de neige sont fréquentes, il faut envoyer sur les routes un plus grand nombre de chasse-neiges et acheter de nouvelles machines. Les équipes de travail doivent être plus nombreuses et le coût de l’essence doit augmenter. Pour une capitale régionale moyenne, cela peut coûter environ 20 millions de roubles (plus de 650 millions de dollars) pour l’hiver ».

Alors que les habitants du Vieux Monde luttent contre des chutes de neige inhabituelles, le Sud de la Russie s’est retrouvé confronté à un autre phénomène assez inhabituel pour cette région : un tremblement de terre. Le séisme s’est produit dimanche dans la mer Noire et s’est fait ressentir à Sotchi avec une force de 6 sur l’échelle de Richter. Les habitants des villes comme Anapa, Gelendjik ou Touapse ont ressenti les secousses, mais heureusement, le tremblement de terre n’a fait aucune victime.

Les météorologues appellent les habitants de l’Europe à rester vigilants. Des phénomènes météorologiques violents vont se reproduire en février, selon leurs prévisions. Et pour y faire face, il faut se préparer moralement et matériellement.

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