A part les Etats-Unis, certains parmi leurs alliés de l’OTAN pourraient aussi rester en Afghanistan. Pour y accomplir une « mission de consultation et d’entraînement ». Que cache cette formule aussi floue ? On ne le sait pas. En vain les observateurs espéraient obtenir des éclaircissements du chef du Pentagone Leon Panetta, lorsqu’il se trouvait ces jours-ci à Kaboul. Moscou a plusieurs fois appelé Washington à clarifier les buts et la vocation des bases qui resteront, étant donné qu’une présence militaire durable violera le statut neutre de l’Afghanistan.
Iouri Kroupnov, de l’Institut de la démographie, de la migration et du développement régional, estime que les véritables objectifs des militaires américains en Afghanistan sont loin de ceux déclarés officiellement.
« Pour moi il est clair qu’il n’y a en fait aucune stabilisation et aucune activité anti-terrorisme. On a tout simplement créé une place forte stratégique des Etats-Unis et de l’OTAN en Afghanistan. Cette place forte et ces bases resteront, et la mission sera en apparence une mission de consultation et d’entraînement. En fait on assistera au renforcement de la présence militaire des Etats-Unis et de l’OTAN ».
Si en 2014, l’Alliance annonce l’achèvement de l’opération anti-terrorisme, la présence des militaires de l’OTAN poursuivra d’autres objectifs. Lesquels ? Interrogé par la chaîne de télévision locale Tolo, L’ambassadeur russe à Kaboul Andreï Avetissian n’apporte pas, lui non plus, de réponse à cette question.
« Si ce sont des bases pour combattre le terrorisme, pourquoi l’ISAF quitte-t-elle le pays ? Je ne vois pas comment quelques milliers de militaires pourront gagner la guerre contre la terreur si plusieurs centaines de milliers de soldats n’y sont pas parvenus ».
Selon les experts, l’armée afghane ne saura pas, elle non plus, résister efficacement au terrorisme. D’après M. Avetissian, la formation de forces armées locales, n’a commencé que récemment.
De l’avis des analystes, les chances de voir le CS de l’ONU proroger le mandat des forces internationales après 2014 sont très minces. Surtout si la coalition reconnaît elle-même l’échec de sa mission.
Actuellement Washington et Kaboul préparent un pacte de sécurité. Il pourrait être signé dans quelques semaines, ensuite le président américain Barack Obama annoncera le nombre des effectifs américains qui resteront après 2014 et probablement, leurs lieux de déploiement. Les variantes sont les suivantes : soit les 6 bases aériennes les plus importantes, soit les principales – Bagram et Kandahar, ou encore la seule base de Bagram, tandis que les autres passeront sous le contrôle des Afghans. T