L’exposition « Vénus soviétique » en 2007 fut l’une des plus réussies et des plus frappantes parmi les événements culturels organisés par le musée Russe de Saint-Pétersbourg. La collection des images des femmes attire toujours beaucoup de visiteurs, et les noms des peintres célèbres, comme Boris Koustodiev, Kazimir Malevitch, Aristarkh Lentoulov, Ilia Machkov, Piotr Kontchalovski ou Alexandre Deïneka ont permis d’avoir l’attention des historiens de l'art et des critiques.
Les organisateurs du projet ont décidé transporter le projet « Vénus soviétique » en 2012 à Moscou. C’est par cette exposition que le Centre des expositions « Manège » de Moscou commence le rebranding des salles installées dans le nouveau piédestal du monument L’ouvrier et la kolkhozienne, crée par Vera Moukhina. Rien d’étonnant que l’exposition a lieu ici, au pied de l’un des plus célèbres symboles de l'ère soviétique.
Diaporama : Vénus soviétique
Sur les tableaux présentés, on peut voir des jeunes filles membres du Komsomol, l’organisation des Jeunesses Communistes, des étudiantes et des sportives défilant sur la Place Rouge, mais aussi des jeunes trayeuses et même des ouvrières des chantiers de construction des routes. L’art pictural de l’époque soviétique avait pour tradition de présenter des portraits, sur lesquels les traits de visage de chaque héroïne sont combinés avec des éléments typiques, caractéristiques pour l’époque, exprimant en réalité le visage social et culturel d’une femme modèle. Il s’agissait des femmes nées dans une nouvelle ère, maîtresses de leur destin, pleines de bonne volonté, énergiques, et parfois même fanatiques dans leur travail. Aujourd’hui, ces tableaux ne sont plus perçus comme des objets d’art totalitaire, mais comme des images montrant des personnages créés dans le contexte de cette époque, comme, par exemple, les jeunes sportives d’Alexandre Samokhvalov ou le tableau La femme dans le hamac de Iouri Pimenov.
Au cours des 20 dernières années, la perception du réalisme socialiste a changé à plusieurs reprises. Après l'effondrement de l'URSS, l’art des peintres soviétique fut sévèrement critiqué. On le trouvait « opportuniste » et très faible au niveau artistique. Mais au bout de 10 ans, l’intérêt envers le réalisme socialiste a repris. Le nombre d’admirateurs des classiques de cette époque a sensiblement augmenté, et c’est devenu « tendance » de collectionner leur art, à la grande joie des maisons de vente aux enchères. Les musées d’Etat et des galeries privées ont suivi la tendance en organisant des expositions thématiques avec des tableaux de l’époque soviétique.
Chacun peut avoir son avis sur l’art des tableaux de l’époque soviétique, mais toutes les oeuvres sélectionnées par les organisateurs de l'exposition « Vénus soviétique » ont une idée commune – montrer comment les artistes de l’époque percevaient et créaient la beauté féminine sur la toile.