La Corée du Nord a en effet réalisé un essai d'un missile balistique intercontinental le 12 décembre dernier, affirment les experts sud-coréens cités dimanche par l'agence Yonhap.
Un groupe composé de 42 chercheurs a étudié un fragment de la fusée nord-coréenne Unha-3 retrouvé dans la mer suite à son lancement depuis le cosmodrome de Sohae. Selon les experts, le fragment en question, d'un poids de 3.200 kilogrammes environ, représente un réservoir d'oxydant qui était rempli d'acide nitrique fumant rouge.
Les experts indiquent que cette substance était utilisée comme comburant lors de la conception de missiles en Union soviétique et peut être stocké pendant une longue période à des températures normales.
Selon un responsable du ministère sud-coréen de la Défense cité par l'agence Chine nouvelle, les véhicules spatiaux utilisent généralement de l'oxygène liquide comme agent oxydant.
"C'est pourquoi nous estimons que l'intention de Pyongyang était de développer sa technologie de missile balistique intercontinental plutôt qu'un véhicule spatial", a indiqué le responsable.
Toujours d'après les experts, la fusée était construite d'un alliage de magnésium et d'aluminium AIMg6 et équipée d'une caméra pour surveiller le fonctionnement des propulseurs.
Il s'est avéré également que le missile lancé par Pyongyang était capable de porter une charge utile de 500 kilogrammes à une distance de 10.000 kilomètres, c'est-à-dire jusqu'à la côte ouest des Etats-Unis.
Pyongyang affirme avoir envoyé sa fusée pour une mission pacifique. Pourtant, plusieurs pays occidentaux comme asiatiques considèrent qu'il s'agit d'un essai déguisé de missile balistique à longue portée, alors que des résolutions des Nations unies interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique.