Les débutants brillent à Cannes et à Nice

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De quoi le cinéma russe peut-il se prévaloir dans l’année qui s’achève ? Les experts interrogés par La Voix de la Russie sont unanimes à dire que s’il n’y a pas eu de sensations, en revanche, on note plusieurs découvertes.

C’est ainsi que parmi les nouveaux noms du cinéma russe on remarque le réalisateur Alexeï Andrianov âgé de 36 ans. Son thriller « L’Espion », qui raconte le travail des résidents des services de renseignement rivaux à la veille de la Seconde guerre mondiale, a été bien distribué dans les salles de cinéma en Russie et a même été diffusé par une chaîne de télévision nationale. Après son achat par les États-Unis, «L’Espion » s’est hissé en quelques jours à la 14e place pour le taux de visionnement en format vidéo parmi 2500 films européens, américains et asiatiques. « C’est du beau travail ! »,  a dit le cinéaste Valery Kitchine dans un entretien à La Voix de la Russie.

« L’Espion » est un bon début du jeune réalisateur Alexeï Andrianov dans le cinéma de genre. Il s’agit à mon avis d’un film ingénieux et bien bâti avec un sujet passionnant et des effets spéciaux chargés de sens ».

Taïssia Igoumentseva, jeune diplômée de 23 ans de l’Institut des hautes études cinématographiques, est une découverte encore plus retentissante. Son court-métrage d’une demi-heure « La route de ... » n’a connu qu’une distribution limitée en Russie mais a récolté en revanche une riche moisson de récompenses aux festivals internationaux, y compris lors de la compétition des films d’étudiants du festival de Cannes. Le héros du film, obscur gérant d’un petit magasin, invente un procédé audacieux lui permettant de s’exprimer : il sort tous les soirs dans une cour au milieu des grands immeubles et proférant des injures en hurlant de toutes ses forces. Il se fait tabasser mais revient obstinément à la charge pour essayer de rompre le carcan de sa morne existence... Ce film peu traditionnel a d’abord provoqué une réaction de rejet dans le milieu des cinéastes, se souvient le maître de Taïssia, le célèbre réalisateur Alexeï Outchitel.

« Un scandale a éclaté quand Taïssia a présenté ce film comme son travail de fin d’études à l’Institut parce que le jury a refusé de lui attribuer la note « excellent » en se contentant d’un « assez bien ». Je suis intervenu très vivement et j’ai demandé au jury de revoir sa décision. Une nouvelle réunion a eu lieu et la note « assez bien » a été confirmée. Alors je leur ai dit : vous allez le regretter ! »

Une autre trouvaille de l’année 2012 est l’historienne professionnelle du cinéma Lioubov Arcus qui a débuté avec son documentaire « Anton est à côté ». Ce film a fait fureur au festival de Venise, bien que présentée en marge de la compétition principale. A travers la destinée d’un enfant autiste, Arcus a mis le doigt sur un immense problème, à savoir comment assurer en Russie une existence décente aux personnes handicapées. « C’est plus qu’un film, c’est une prise de position citoyenne », affirme la critique de cinéma Svetlana Khokhriakova.

« Liouba Arcus a, contre toute attente, débuté dans le cinéma documentaire. Ce qu’elle a fait n’est même pas un film mais un cri de l’âme. Elle l’a tourné parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement ! »

Les spécialistes signalent également des tendances nouvelles qui se sont manifestées dans le cinéma au cours de l’année qui s’achève. Et Svetlana Khokhriakova de continuer :

« Il y a eu un foisonnement de films sous forme de nouvelles. C’est sûrement une tendance puisque plusieurs réalisateurs à la fois privilégient ce format. A mon avis, c’est le témoignage d’une mentalité particulière ».

Comment peut-on l’expliquer ? Les suppositions ne manquent pas, mais l’une d’elles semble la plus probable, à savoir que le rythme de notre vie s’est accéléré et que le montage en forme de clips est devenu familier à la fois pour le public et les cinéastes. C’est, par exemple, le cas du drame « Vivre » du réalisateur Vassili Sigarev, récompensé en 2012 par le Grand Prix du Festival du cinéma est-européen à Wiesbaden et qui se présente sous forme de plusieurs nouvelles.

D’ailleurs, de nombreux experts sont persuadés que les décisions officielles visant à réformer le cinéma russe constituent le grand événement de l’année 2012 :

« 2012 est l’année de la tentative pour réformer le cinéma russe. Il s’agit des décisions prises début décembre et introduisant les nouvelles modalités de financement du cinéma… »,explique la critique Vita Ramm.

Le gouvernement a élaboré un train des mesures qui permettront d’améliorer le système de distribution des films russes tant en Russie qu’à l’étranger.

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