L’opposition projetait d’organiser une marche dans le centre-ville de la capitale russe avec le point d’arrivée place Loubianka. La mairie n’a pas approuvé l’itinéraire et en a proposé plusieurs de remplacement qui ont tous été rejetés par l’opposition. En même temps les leaders de celle-ci ont appelé les gens de venir place Loubianka. Les autorités ont plusieurs fois mis en garde contre un rassemblement non-autorisé car illégal dans la presse et à l’aide des haut-parleurs à proximité de la place Loubianka le jour même du rassemblement. Malgré ces avertissements, plusieurs centaines de personnes se sont quand-même décidées de venir vers la pierre Solovetski, symbole des répressions staliniennes installée sur la place.
Notre correspondant Alexeï Tchernitchenko a raconté que même si le rassemblement n’était pas autorisé, la police n’avait pas fait recours à la force mais demandé les gens de se disperser.
« Il fait assez froid ici. Cela ressemble plutôt à une sorte de fête. Les gens et les policiers semblent attendre la fin. Mais rien ne se passe en fait ».
Les policiers chargés de surveiller l’ordre au cours de ce rassemblement non-autorisé, n’empêchaient pas ceux qui le souhaitaient, de déposer des fleurs à la pierre Solovetski. Après l’avoir fait, les gens ne partaient pas en attendant de voir ce qui allait se passer ensuite. Mais rien ne se passait et nombreux était ceux qui, fatigués d’attendre dans le froid, s’en allaient.
C’est donc un échec. Pourquoi ? Parce que les contestataires ne sont pas capables de proposer un objectif compréhensible, explique le directeur de l’Institut international de l’expertise politique, Evgueny Mintchenko.
« On voit que la contestation est en perte de vitesse. Cela n’a pas de sens d’y participer, cela peut être même dangereux. Je pense que les autorités étaient assez souples surtout qu’il s’agissait d’un rassemblement non-autorisé ».
L’inaction des policiers a poussé certains manifestants à crier les slogans et les revendications. Les policiers ont alors procédé à l’interpellation des militants les plus actifs dont les leaders de l’opposition : Alexeï Navalny, Boris Nemtsov, Sergueï Oudaltsov, Ilya Iachine et Ksenia Sobtchak. En tout plusieurs dizaines de militants ont été interpellés pour être relâchés plus tard dans la soirée sans qu’aucune accusation n’ait été retenue contre eux.