Le président américain Barack Obama a signé vendredi la loi abolissant l'amendement Jackson-Vanik de 1974, mais introduisant de nouvelles sanctions contre des officiels russes.
Le Sénat du Congrès américain a adopté ce projet de loi, qui lève les restrictions imposées aux échanges commerciaux avec la Russie, mais prévoit des sanctions contre les Russes qui, selon les Etats-Unis, violent les droits de l'homme (la "loi Magnitski") le 6 décembre dernier. Cette version du document impose des sanctions uniquement aux ressortissants russes au lieu de frapper les violateurs des droits de l'homme dans tous les pays comme c'était prévu dans le projet de loi initialement présenté au Sénat.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié l'adoption de la "loi Magnitski" d'un acte antirusse contraire à l'idée d'approfondissement de la coopération entre la Russie et les Etats-Unis.
La Douma (chambre basse du parlement russe) a adopté vendredi en première lecture un projet de loi imposant des sanctions aux Américains violant les droits des Russes. La "liste noire" dressée par les parlementaires russe comprend entre autres les Américains accusés de mauvais traitements contre leurs enfants adoptés en Russie.
La "loi Magnitski" prive de visas les fonctionnaires russes qui, selon les Etats-Unis, violent les droits de l'homme. Washington pourrait notamment interdire d'entrée aux Etats-Unis les officiels russes qu'il soupçonne d'être impliqués dans la mort de Sergueï Magnitski, juriste du fonds d'investissement Hermitage Capital décédé dans une prison de Moscou faute d'avoir reçu des soins médicaux.
Adopté par les Etats-Unis en 1974 à l'initiative des membres du Congrès Henry Jackson et Charles Vanik, l'amendement Jackson-Vanik avait pour but de sanctionner l'URSS pour son refus d'autoriser l'émigration des Juifs. Il a imposé de sévères restrictions aux échanges commerciaux avec l'Union soviétique et, par la suite, avec la Russie, héritière en droits de l'URSS. L'abolition de cet amendement permettra aux Etats-Unis d'appliquer les normes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans leurs rapports économiques avec la Russie.