Qui paiera les comptes de la zone de l’euro ?

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Le sommet de l'Union Européenne qui s’est ouvert jeudi 13 décembre à Bruxelles tirera le bilan de l'année pour cette organisation. Cependant, on comprend que ce bilan n’est guère réjouissant, selon Piotr Iskenderov, commentateur à La Voix de la Russie.

La déclaration sur la future démission du cabinet italien a gâté l’humeur des politiques et des financiers. L'incertitude s'accroît, la confiance envers l'euro faiblit. Plusieurs experts se sont de nouveau mis à évoquer « l'effet domino ». Piero Bini, professeur d’économie à l'université romaine Roma Tre, a expliqué à La Voix de la Russie que cet effet ne se limiterait sans doute pas à l'Espagne, au Portugal, à l'Irlande ou même à l'Italie :

« L’éventuel défaut de paiement de la Grèce et la sortie de ce pays de la zone de l’euro conduiront à l'annulation de sa dette nationale, dont une partie se trouve entre les mains de diverses institutions financières européennes. Ces pays se retrouveront tout de suite dans une situation difficile. Les pertes économiques seront supportées par d'autres pays économiquement faibles, comme l'Espagne, le Portugal et l'Irlande. Et leur propre défaut de paiement engendrera des pertes se chiffrant à plusieurs milliers de milliards d'euros. Nous nous trouverions alors dans un cercle vicieux infernal. Même l'Allemagne, si elle parvient à résister à "la contamination" financière, perdra tous les marchés européens d'exportation de ses produits. Dans un tel contexte, la sortie de la Grèce de la zone de l’euro sera le premier pas vers la désagrégation totale de cette zone ».

L’octroi d’une tranche de crédit à la Grèce, qui recevra alors une prorogation du délai du remboursement, devrait quelque peu stimuler les participants au sommet. La décision appropriée a été prise jeudi à la séance de l'Eurogroupe par les ministres des finances de la zone de l’euro.

À la veille du sommet, à la séance nocturne du Conseil de l’UE au niveau des ministres de l'Economie et des Finances, les Britanniques et les Suédois ont refusé, avec le collègue tchèque, de se joindre au Mécanisme Commun de surveillance.

Une telle situation a renforcé le pessimisme de l’Allemagne, qui devra, de toute façon, tirer de la crise toute la zone de l’euro. Peter Bekker, assistant du chef du groupe scientifique «Intégration Européenne» du fonds allemand « Science et politique», ne cachait pas sa préoccupation au cours du duplex télévisé "Moscou-Berlin" :

« En ce moment, on met au point le document final du sommet de l’UE, sévèrement critiqué à Berlin. Des négociations sont actuellement en cours entre Berlin et d'autres capitales, ainsi qu’avec le président du Conseil de l’UE Herman Van Rompuy. L'Allemagne n'est pas d'accord avec le plan de sortie graduelle de la crise, proposé par Van Rompuy pour les années à venir. Probablement, c'est lié aux élections au Bundestag prévue pour l'année prochaine, ou avec l’évolution de la situation dans les pays à "problèmes". Du point de vue de la politique, la question reste en suspens. Je peux dire seulement qu'à Berlin, on critique la politique du président du Conseil de l’UE ».

Dans cette situation, les compromis sont possibles. En effet, l'Allemagne et la France se sont entendues au dernier moment sur les principes de l'introduction de la surveillance des banques de la zone euro par de la Banque Centrale Européenne. T

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