La Russie admet la possibilité de l’envoi au Mali d’une force internationale pour aider les autorités à rétablir l'intégrité territoriale du pays. La résolution appropriée du Conseil de Sécurité de l'ONU a été signée le 12 octobre. Mikhaïl Marguelov a ainsi confirmé la disposition de Moscou à exécuter les clauses de ce document.
Cependant, une escalade de la crise s’est produite après l'adoption de la résolution. Le nord du Mali reste sous le contrôle des groupements de Touaregs et d’islamistes, avec la participation de mercenaires étrangers. A Bamako, la capitale du pays, on assiste à une lutte pour le pouvoir.
L'introduction des forces armées requiert une préparation méticuleuse, selon Evgueny Korendyassov, ancien ambassadeur de Russie au Mali, expert à l'Institut de l'Afrique de l'Académie des Sciences de Russie :
« La Russie, naturellement, suit ces événements. Mais Moscou insiste sur une formulation précise du mandat autorisant la tenue de l'opération de maintien de la paix avec l'assistance du CS de l'ONU - pour que les propositions sur ce mandat et sur les actions prévues soient coordonnées au niveau de l’Union Africaine et la Communauté Économique des pays de l'Afrique Occidentale. Après seulement, le CS de l'ONU examinera la résolution ».
Moscou estime qu'avant d’approuver l'introduction des forces internationales au Mali, il faut épuiser tous les autres moyens de règlement de cette crise, provoquée par les événements en Libye, assure Vladimir Choubine, expert à l'Institut de l'Afrique de l'Académie des Sciences de Russie :
« La situation au Mali est la conséquence directe de la tragédie libyenne. C'est-à-dire, la conséquence de l'intervention étrangère militaire dans ce pays. Les Touaregs ont quitté la Libye pour rejoindre le Mali avec des armes, après le changement de pouvoir en Libye. Tout cela a exacerbé les velléités de séparatisme, la séparation des régions du nord du Mali. Les groupements islamistes radicaux implantés depuis longtemps dans cette zone en ont profité ».
La crise au Mali suscite également une inquiétude particulière parce que les extrémistes dans le nord du pays ne cachent pas leurs liens avec plusieurs organisations terroristes régionales, y compris avec Al -Qaïda. T