Mikhaïl Bogdanov ne rend pas public le détail. Le diplomate qui est représentant spécial du président de Russie pour le Proche-Orient a précisé : pour le moment il est prévu de reprendre les contacts. Dans le même temps, Moscou et Tripoli ont des sujets à débattre dans ce contexte, dit l’orientaliste Goumer Issaev :
« Après l’accession de Kadhafi au pouvoir en 1969 la Libye a besoin d’armes. Tripoli s’adresse à l’URSS dans le contexte de la confrontation avec l’Occident en l’invitant à coopérer dans la sphère militaire. La Libye a toujours été un partenaire sérieux de l’URSS dans l’achat d’armements. Cela concerne, en outre, l’instruction des militaires. Beaucoup d’étudiants et d’officiers libyens ont fait leur stage dans les écoles militaires soviétiques. Nos spécialistes travaillaient non moins activement en Libye en aidant à former les forces armées libyennes ».
La Jamahiriya a acheté depuis fin des années 1950 les armes soviétiques pour près de 20 milliards de dollars. Il a fallu instruire le personnel. Un grand contingent d’interprètes militaires soviétiques travaille en Libye.
La Russie suspend les livraisons après la désintégration de l’URSS et coopère avec Tripoli dans le cadre des contrats précédemment conclus. La situation change à la fin des années 1990 après la levée des sanctions à l’égard de la Libye. Moscou reprend les liens intenses dans le complexe militaro-industriel en signant les contrats de livraisons d’hélicoptères, de systèmes antichars, de Kalachnikov. Il est convenu de moderniser et de remettre en état le matériel employé par l’armée libyenne. La coopération dans la sphère militaire est à l’apogée après la visite de Vladimir Poutine en Libye en 2008 quand les parties concluent de multiples accords. Cependant, le renversement de Mouammar Kadhafi entrave leur mise en œuvre, souligne Goumer Issaev.
La Libye se remet lentement après la guerre civile qui continue dans plusieurs régions. Le rétablissement des forces armées détruites pendant l’intervention est une question plus qu’urgente. Or, les pourparlers sont compliqués, soulignent les experts.
La Libye est prête à reprendre la coopération militaro-technique, a déclaré en mars 2012 le premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib. Les représentants de Rosoboronexport ont envisagé en été les contacts dans ce domaine.