Même les médecins cubains, considérés comme les meilleurs de tout l'hémisphère occidental, disent qu’il faudrait un miracle pour sauver le dirigeant vénézuélien.
Le diagnostic exact de Chavez est gardé secret. Mais se basant sur les différentes preuves indirectes, les experts font des pronostics allant de « pessimiste » à « très pessimiste ». Selon eux, Hugo Chavez aurait un cancer en phase terminale. Les uns lui laissent à peine quelques mois de vie, d’autres – pas plus de deux ans, mais sans qu’il soit capable de gouverner. Le médecin vénézuélien José Rafael Marquina, qui vit actuellement aux Etats-Unis, est persuadé qu’en avril, le président du Venezuela ne sera plus là. Plusieurs choses font penser que la fin est proche, soutient son avis l’expert indépendant sur l’Amérique latine Mikhaïl Beliat.
« La quatrième opération avec le diagnostic « oncologie », ce n’est plus un bon signe. Très probablement, le résultat sera triste. Si cela n’arrive pas tout de suite, il se peut que cela se produise dans les mois à venir. Il est probable que de nouvelles élections puissent avoir lieu au Venezuela. Et l’opposition a de véritables chances de les remporter, ce qui ne sera pas à son avantage ».
Le fait qu’avant de partir Hugo Chavez ait nommé officiellement son successeur prouve que l’heure est grave. Il s’agit du vice-président et du chef du ministère des Affaires étrangères du pays Nicolas Maduro âgé de 50 ans. Difficile de dire pour l’instant comment cela va pouvoir se réaliser. La constitution du Venezuela ne prévoit pas de successeurs au poste du président. En cas de décès ou d'incapacité du chef d’Etat actuel d’exercer ses fonctions, de nouvelles élections devraient être fixées au plus tard dans les 30 jours après le décès du président actuel. Cela fait 14 ans que Hugo Chavez dirige le Venezuela. Il a remporté à nouveau la victoire lors du dernier scrutin en octobre de cette année. Son inauguration officielle devrait avoir lieu le 10 Janvier 2013.
Les représentants de l’opposition ont déjà affirmé que la nomination du successeur n'a aucun fondement constitutionnel et les élections vont décider de tout. Ces avertissements sur le fond de la maladie du président sont un signal plutôt préoccupant qui montre que l’opposition n’a pas l’intention de rendre le pouvoir à un successeur quelconque, ce qui risque de déstabiliser l’économie du pays le plus riche en pétrole dans l'hémisphère occidental.
« Le principal problème de Chavez - c'est qu'il n'a pas de successeur capable de rester au pouvoir après sa mort ou en cas de sa retraite anticipée. Les personnes qui sont actuellement nommées sont des hommes politiques faibles qui ne sont pas suffisamment charismatiques pour continuer les réformes de Chavez », affirme le politologue Alexeï Tcherniaev.
Avec les années, l'opposition a renforcé ses positions dans le pays. Lors des élections présidentielles du 7 octobre dernier, le candidat de l’opposition unifiée Henrique Capriles a obtenu 44 % des votes. Un succès sans précédent pour l’opposition après les 14 ans de gouvernance de Hugo Chavez. /L