Moscou a déjà qualifié les actions de Washington d’inamicales et de provocatrices, en promettant des mesures de rétorsion adéquates.
Le document, imposant des sanctions sur les visas en liaison avec l’affaire Magnitski et supprimant à la fois l’amendement commercial Jackson-Vanik, a été adopté par la chambre des représentants le 16 novembre. Mais il y a une autre version du projet de loi, plus souple, élaborée par les sénateurs eux-mêmes. Elle prévoyait des sanctions à l’encontre de tous ceux qui violent les droits de l’Homme dans tous les pays. Jusqu’au soir de mardi il n’était pas clair laquelle des variantes serait soumise au vote. Finalement c'est la variante plus dure qui a été retenue, déjà approuvée par la chambre des représentants.
De cette façon, le document annule l’amendement qui avait depuis longtemps fait son temps pour le remplacer par des sanctions de visas et économiques contre des fonctionnaires russes, impliqués, de l’avis de l’Occident, dans la mort du juriste Sergueï Magnitski. Comme c'était le cas auparavant, les Etats-Unis sont persuadés qu’ils sont en droit de dicter leur volonté au reste du monde, remarque Léonide Poliakov, expert à l’Ecole supérieure de l’Economie.
« Le maintien de l’amendement Jackson-Vanik jusqu’à cette année atteste du fait que les Américains utilisent leur législation comme une arme avec le droit d’interdire quelque chose à quelqu’un dans un autre pays comme un droit sacré mais qui intervient en fait au titre du statut de superpuissance. Il est inutile d’y voir une logique ou un raisonnement politique, mais plutôt le principe : « nous voulons qu’il en soit ainsi et nous allons le faire ». Ils ont donc supprimé l’amendement uniquement parce qu’il est remplacé par de nouvelles sanctions contre la Russie ».
En effet, étant donné les ambitions des Etats-Unis à assumer le rôle de « législateur de l’Univers », une fois votée par le Congrès, la décision est quasi impossible à modifier. Et si possible pas avant 30 ans. Et pourtant on peut quand même accélérer ce processus, en prenant ces mêmes « mesures adéquates » - mais seulement dans une version dure, à laquelle les Américains tiennent tellement. /L