Le déploiement des missiles Patriot à la frontière entre la Turquie et la Syrie ne fera qu'aggraver la situation, a déclaré lundi le président russe Vladimir Poutine, en visite à Istanbul.
"Quant aux missiles Patriot, premièrement, ce ne sont pas les meilleurs missiles au monde. Deuxièmement, nous partageons la préoccupation turque face aux événements en cours à la frontière, nous comprenons les sentiments des dirigeants et du peuple turcs, mais nous appelons à la retenue. La création de nouvelles possibilités (de riposte) sur la frontière exacerbe les tensions au lieu des apaiser", a indiqué M.Poutine lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"S'il y a un fusil sur la scène au début du spectacle, au dernier acte il doit tirer. Avons-nous besoin de nouveaux tirs à la frontière?", a ajouté le président russe.
La Turquie, membre de l'OTAN, a officiellement demandé à l'Alliance le 21 novembre dernier de lui fournir des missiles sol-air Patriot pour protéger sa frontière longue de 900 km avec la Syrie. Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a souligné que les Patriot étaient des armes "strictement défensives" et ne pouvaient être utilisées à d'autres fins. Les chefs de diplomatie des 28 pays membres de l'Alliance prendront une décision à ce sujet lors d'une réunion prévue les 4 et 5 décembre prochains. En cas de décision positive, le déploiement des missiles prendra plusieurs semaines au maximum.
