La Palestine en passe de devenir Etat observateur à l'Onu

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A ce jour, sur les 193 pays membres de l'Onu, 132 se sont dits favorables à l'adhésion de la Palestine comme Etat non membre, en dépit de l'opposition d'Israël et des Etats-Unis.

Jeudi 29 novembre, l'Assemblée générale des Nations Unies devrait reconnaître la Palestine comme Etat observateur au sein de l'organisation: sur les 193 pays membres de l'Onu, 132 se sont dits favorables à l'adhésion de la Palestine comme Etat non membre, en dépit de l'opposition d'Israël et des Etats-Unis.

Jusqu'à présent, l'Autorité palestinienne était représentée à l'Onu en tant que simple "entité".

L'ambassadeur palestinien à l'Onu, Riyad Mansour, a déclaré cette semaine aux journalistes que ce jour de vote à l'Assemblée générale était une date historique dans le règlement du conflit régional grâce à la reconnaissance de deux Etats, la Palestine et Israël.

"Je pense que la majorité des pays votera pour nous car il existe un consensus général concernant la formation de deux Etats" a déclaré Mansour. Selon lui, la reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat observateur dans les frontières de 1949-1967 lui offrira l'opportunité d’adhérer à l'Onu et contribuera aux négociations avec Israël.

Cependant, Israël n'est pas de cet avis : comme l'ont déclaré à maintes reprises les diplomates israéliens à l'Onu, les actions unilatérales des Palestiniens pourraient avoir l'effet inverse.

Les Etats-Unis affirment également qu'avant d’accéder à la souveraineté, les Palestiniens doivent d'abord parvenir à un accord dans leurs négociations avec Israël. La porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, a déclaré lundi que le règlement du conflit au Proche-Orient n'était possible que par des négociations directes entre Israël et l'Autorité palestinienne.

Les Palestiniens appellent à la reconnaissance internationale de leur Etat et espèrent qu'au cours des négociations, Israël retirera ses troupes des territoires palestiniens occupés après la guerre de 1967 – en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est. C'est ici que l'Autorité souhaite former un Etat palestinien, dont la capitale serait Jérusalem-Est. De son côté, Israël refuse de revenir aux frontières de 1967 et soulever la question de Jérusalem, que les autorités du pays ont proclamé "capitale éternelle et indivisible" de l’Etat hébreu.

Le cessez-le-feu entre Israël et les organisations palestiniennes de la bande de Gaza, convenu avec la médiation américano-égyptienne, est entré en vigueur il y a une semaine. Cette trêve a été précédée par l'opération israélienne Pilier de défense, censée être une riposte aux tirs de roquettes des combattants palestiniens. Le Fatah, qui dirige aujourd’hui l'Autorité palestinienne, s'est retrouvé impuissant dans cette situation et les positions du mouvement radical Hamas à Gaza se sont, au contraire, renforcées. Selon les observateurs, cette "victoire" à l'Onu pourrait redonner de son influence à l'Autorité et son dirigeant Mahmoud Abbas a personnellement l'intention de prononcer un discours pendant le vote à l'Assemblée générale des Nations Unies. La reconnaissance de la Palestine comme pays observateur lui permettra, entre autres, de faire appel à la Cour pénale internationale (CPI) afin de porter plainte contre Israël pour crimes de guerre.

A la veille du vote, les Palestiniens ont déjà annoncé qu'ils avaient l'intention de déposer à la CPI une plainte contre Israël s'il était prouvé que le Mossad était impliqué dans la mort de l'ex-dirigeant palestinien Yasser Arafat, en 2004. Les autorités palestiniennes ont procédé à l'exhumation de son corps pour faire examiner les tissus du défunt par des experts étrangers dont des spécialistes russes. Ces derniers devront déterminer si la théorie d'empoisonnement d'Arafat au polonium radioactif est tangible.

L'enquête officielle sur les causes du décès d'Arafat a commencé après l'annonce, par la chaîne qatarie Al Jazeera, de la découverte de traces de polonium 210 dans ses affaires personnelles et liquides biologiques. Depuis le début, les Palestiniens penchent pour la version de l'assassinat avec Israël comme suspect principal mais Tel-Aviv nie ces accusations.

En janvier 2009, les Palestiniens ont également demandé à la Haye de mener une enquête sur l'opération militaire israélienne contre la bande de Gaza en décembre 2008, qui avait duré trois semaines.

Le vote au Conseil de sécurité est nécessaire pour reconnaître la Palestine comme membre à part entière de l'Onu. Ses décisions pourraient être bloquées si l'un des membres permanents du Conseil (la Russie, les USA, la Chine, le Royaume-Uni et la France) s'y opposait. Les chances que la délégation américaine reconnaisse la Palestine sont nulles. Washington doit agir dans le cadre des engagements pris envers Israël, qui lui interdisent de financer les institutions de l'Onu reconnaissant la Palestine. A cet égard l'adhésion, l'année dernière, de la Palestine à l'Unesco a provoqué la cessation du financement de cette organisation par les USA, dont la part s'élevait à 22% du budget total. Après les Américains, Israël et le Canada ont également annoncé la suspension du financement de l'Unesco.

En septembre 2011, au cours de la session précédente de l'Assemblée générale des Nations unies, la Palestine a formulé une demande pour obtenir le statut de membre à part entière de l'organisation. Bien qu'elle reste valable, les Palestiniens ont décidé de commencer par la hausse du statut de leur représentation à l'Onu.

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