Lier l'annulation de l'amendement Jackson-Vanik à la "loi Magnitski" est une grave erreur des législateurs américains, cette façon de dicter à un autre pays leurs conditions étant inadmissible, a déclaré jeudi le premier ministre russe Dmitri Medvedev dans une interview accordée au quotidien Kommersant.
"Nous saluons le fait que le Congrès américain se débarrasse enfin de l'amendement Jackson-Vanik, cette relique du passé. Mais le fait que ce soit lié à une autre loi ne nous plait pas du tout. Il est inadmissible qu'un pays tente, de cette façon, de dicter sa volonté à un autre pays. A mon avis, c'est une grave erreur tant des législateurs que de l'establishment américains", a indiqué le chef du gouvernement russe.
La Chambre des représentants du Congrès américain a adopté vendredi 16 novembre un projet de loi abolissant l'amendement Jackson-Vanik, qui impose des restrictions dans le commerce russo-américain, tout en introduisant des sanctions contre des fonctionnaires russes violant, selon Washington, les droits de l'homme.
Le nouveau document, qui lie échanges commerciaux et défense des droits de l'Homme reprend les dispositions de la "loi Magnitski" présentée en 2011 par le sénateur Benjamin Cardin et prévoyant des interdictions de visas pour les fonctionnaires russes soupçonnés d'avoir joué un rôle dans la mort du juriste russe Sergueï Magnitski. Arrêté pour évasion fiscale, ce dernier est décédé en prison d'une crise cardiaque faute d'avoir reçu à temps les soins médicaux nécessaires.
