To be, or not to be : le dilemme de l’Europe face à son avenir

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« To be, or not to be » : quel avenir pour l’Europe unie ? Pour le marché unique européen, sans parler de l’Europe politique ? Cette question hante depuis longtemps déjà les pensées des Européens ainsi que de la communauté mondiale..

La crise institutionnelle qui a frappé l'Europe en 2005 à la suite des référendums négatifs en France et aux Pays-Bas sur la Constitution européenne a dégénéré en une crise économique en 2008 qui s'aggrave d'année en année. Et depuis la fin de 2012, on assiste à une situation sans précédent dans l’histoire de l’Union européenne : les participants au sommet des 22-23 novembre n’ont pas réussi à concerter le budget européen pour le prochain septennat. Alors que la plupart des participants au sommet étaient persuadés dès le début de la réunion qu’il serait difficile de trouver un compromis, la rupture au sein de l’Union européenne s’affirme nettement. La Grande Bretagne, comme d’habitude, occupe une position à part et propose de réduire considérablement le budget commun au moment où la Commission européenne veut l’augmenter de 5% par rapport à 2011. Ceci est dû au fait que les pays tirent la couverture à eux et qu'aucune solution n’a été trouvée au cours de ce sommet. La Grèce ruinée, le sommet sans résultat : l’euroscepticisme prend de l’essor. Toutefois les optimistes ne perdent pas espoir.

Du cœur de l’Europe, Michel Rosten, journaliste belge, explique pour La Voix de la Russie.

Michel Rosten. « Je crois vraiment que les gens qui ont une vision trop pessimiste de ce que doit être l’avenir de l’Europe à la suite de l'échec qu’elle vient de connaître se trompent parce que, finalement, le chef du président du Conseil peut trouver facilement des compromis. Le dernier sommet s’est traduit par un échec, et tout le monde en est conscient. Les formules de raccrochage imaginées par M. Van Rompuy n’ont pas donné satisfaction. Mais je crois que la classe politique n'est pas excessivement alarmée. D’abord, ce n’est pas la première fois que le Conseil de l'Europe subit confronté à un échec. Et d’autre part, il reste du temps pour parvenir aux compromis nécessaires. Puisqu’en janvier 2013, en principe, un autre sommet aura lieu. Donc je ne pense pas qu’il faille craindre une catastrophe, même si les problèmes des Européens sont à l’heure actuelle très importants, notamment en ce qui concerne la situation sociale en Grèce, en Espagne, au Portugal. Je pense que les Européens devront trouver des solutions qui leur permettent de poursuivre leur coopération comme ils l'ont fait précédemment ».

LVdlR : Sera-t-il possible de trouver un compromis avec la Grande-Bretagne ?

Michel Rosten. « Ce n’est pas la première fois que nous sommes aux prises avec le problème britannique. Même Thatcher a naguère rendu la vie dure aux Européens. Et même si M. Cameron a une expérience personnelle de l’Europe, je crois qu’il est dans une position qui l’oblige à tenir un discours très dur. Mais les discours trop durs sont faits pour être amendés. Je crois que les Britanniques vont devoir, eux aussi, à un certain moment, mettre de l’eau dans leur vin ».

LVdlR : Bruxelles est souvent accusé d’être loin des réalités et des besoins des Européens. Est-ce que ce sommet en a administré la preuve ?

Michel Rosten. « Ces gens n’ont pas de point de vue qui puisse être comparé à celui d’un citoyen moyen, pour le train de vie qu'ils sont autorisés à mener, ce sont des gens qui tiennent à « rester dans le fromage » où ils se trouvent. Mais à par ça ces gens n’ont pas la possibilité de décider de tout en matière européenne. Ils ont malgré tout tenu à respecter les instructions qui leur sont données. Donc il est évident que ce sont les lobbys qui altèrent la bonne conduite de l’Europe. Mais à un certain moment on peut espérer que le bon sens continuera de prévaloir ».

LVdlR : Vous pensez donc que la solution sera trouvée lors du sommet du début de l’année 2013 ? Restez-vous optimiste ?

Michel Rosten. « Ma conviction, je l’ai en grande partie parce que je suis de nationalité belge et que la Belgique, comme vous le savez, a très régulièrement des problèmes du fait de ses communautés. Et chaque fois, les responsables politiques ont fini par trouver des compromis qui ont permis à la fois de constituer un gouvernement et de préserver l'union du pays. M. Van Rompuy est belge et je ne doute pas qu’il parviendra à faire fléchir les gens qui ont des opinions actuellement aussi divergentes que celles de la Grande Bretagne, de la France et de l’Allemagne ».

Ce n’est pas la première fois que les Européens se battent en prenant des décisions importantes. Tout au long de l’histoire de l’Union européenne, les désaccords ont alterné avec les accords. Un mécanisme aussi vaste et complexe que l’Union européenne n’aurait pas pu exister sans les débats permanents menés par ses membres. Au moment où l’Europe est confrontée à la précarité, il est nécessaire de trouver une solution pondérée, même s’il faut plusieurs sommets pour se mettre d’accord. T

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