Un officier soviétique, le lieutenant-colonel à la retraite Stanislav Petrov, a éliminé en 1983 une erreur du système d'alerte à l'attaque balistique qui aurait pu provoquer une guerre nucléaire mondiale. Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983, Stanislav Petrov était officier de garde sur la base d'alerte stratégique de Serpoukhov-15, à une centaine de kilomètres au sud de Moscou.
Cette base était chargée de recueillir les informations fournies par les satellites soviétiques surveillant d'éventuels tirs de missiles nucléaires contre l'URSS. Tout à coup, le système informatique d'alerte antimissile a indiqué cinq tirs de missiles balistiques intercontinentaux en provenance des États-Unis. Petrov ne disposait que de quelques secondes pour analyser la situation.
Devant le faible nombre de missiles détectés, il a indiqué à ses supérieurs qu'il s'agissait selon lui d'une fausse alerte. Conscient de sa responsabilité, il n’a pas réagit à cette alerte.
«L’histoire est très simple. Je devais comprendre une seule chose: déterminer s’il s’agissait d’une erreur ou pas. Oui, c’était très difficile mais c’était mon travail à l’époque», raconte Stanislav Petrov.
Il a eu raison. Il s’agissait d’une erreur du système d'alerte. Toute l'information sur cet incident a été classifiée.
L'incident n’a été rendu public qu'en 1998. Le 19 janvier 2006, Stanislav Petrov a été récompensé pour son acte par l'Association of World Citizens. L’ex-officier soviétique est comme toujours très modeste. Il n’aime pas se souvenir de cet incident et n’y voit rien d’extraordinaire:
«Cela me gène d’en parler, je faisais mon travail et c’est tout. Je n’ai rien fait d’héroïque».
Le Prix de la paix de Dresde est estimé à 25.000 euros. La cérémonie solennelle se tiendra le 17 février 2013 à l'opéra Semper (Semperoper) de Dresde. L’ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev s'est également vu décerner ce prix pour sa contribution au processus de désarmement nucléaire.