« La moitié des échanges commerciaux de Russie se font avec l’Union Européenne. La situation chez nous dépend en bonne partie de ce qui se passe dans les économies de l'Union Européenne. Et nous devons prévoir de telles incidences sur notre économie ».
De plus, 41 % des réserves en devises de Russie sont en euros. Evguéni Nadorchine, économiste en chef de la corporation financière par actions « Systéma » est persuadé que la santé de l’économie russe dépend directement de la stabilité de la monnaie européenne.
« Nous souhaitons, bien sûr, que l'euro continue d'exister comme monnaie de réserve et comme monnaie stable. Nous continuerons de le soutenir, comprenant qu’il est irremplaçable dans l’économie mondiale. Et le principal est que notre propre économie pourra sombrer, si la zone euro est bouleversée ».
D’ailleurs, au début de l’année nombreux étaient les économistes à prédire un démembrement partiel ou complet de la zone euro. Or la pratique a démontré que l’Europe unifiée était en mesure de résister à des crises. L’abandon de l’euro par certains pays semble de moins en moins probable. Au contraire certains experts pronostiquent un renforcement du rôle de cette monnaie dans l’économie mondiale, étant donné que le Vieux Monde assume un rôle plus important qu’on n’a l’habitude de le croire. Voici ce qu’en pense Valeri Mironov, directeur adjoint de l’Institut Centre de développement à l’Ecole supérieure de l’Economie.
« A long terme la part de l’euro va grandir, puisque la part de l’Europe en économie mondiale est supérieure de plusieurs fois à celle de l’euro dans les règlements. La part de la zone euro dans l’économie mondiale, dans les exportations mondiales est plus importante que celle des Etats-Unis, de la Chine, mais elle est autant de fois moindre dans les règlements que celle du dollar. En réalité la proportion de l’Europe dans les exportations mondiales dépasse 30 %, alors que celle des Etats-Unis et de la Chine est de 20 % et moins ».
L’expert explique que l’Europe assure beaucoup de produits intermédiaires, de fournitures hautement technologiques qui ne figurent pas toujours dans les règlements.
La Russie voudrait investir davantage dans l’économie européenne, a dit Dmitri Medvedev. Parlant à des journalistes français, il a appelé l’UE à attirer plus activement les investissements de Russie. De l’avis de certains experts, les placements de capitaux étrangers dans l’économie russe aideront à la diversifier et en conséquence à diminuer la fuite des capitaux de la Russie. /L
