Chers auditeurs, merci de suivre la rubrique de La Voix de la Russie Maghreb – panorama de la semaine. Nous vous proposons d’écouter un bref aperçu des événements dans la région du Maghreb.
Le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a déclaré lundi que la question de la mémoire et du passé colonial serait « inevitable « lors de la visite du président français François Hollande en décembre. « Même si elle ne figure pas officiellement au programme de la visite de M. Hollande, elle (la question de la mémoire) sera inevitable «, notamment après les « déclarations encourageantes « du président français en ce sens, a affirmé M. Medelci à la radio publique arabophone chaîne I. « Nous attendons la visite de M. Hollande pour avoir les clarifications que le peuple algérien attend sur la question de la mémoire «, a-t-il souligné. Le ministre a qualifié les relations algéro-françaises de « très importantes « pour les deux parties et de « lourdes « et « complexes » à la fois. Selon lui, la visite de M. Hollande aura un « poids politique » car elle sera l'« occasion de se concerter au plus haut niveau sur les questions bilatérales et régionales », a déclaré M. Medelci, sans fournir de précisions sur ces questions.
La délégation du groupe islamiste malien Ansar Dine qui discutait depuis début novembre à Ouagadougou avec les autorités du Burkina Faso est arrive dimanche pour l'Algérie, l'autre pays médiateur dans la crise au Mali, appris de sources concordantes. « Nous quittons Ouagadougou pour discuter à Alger avec les autorités algériennes », a déclaré à l'AFP peu avant le départ Algabass Ag Intalla, chef de la délégation d'Ansar Dine, l'un des groupes islamistes armés occupant depuis avril le nord du Mali. Le Burkina et l'Algérie obtenaient que Ansar Sine essentiellement composé de Touareg maliens prenne ses distances avec les jihadistes, surtout étrangers, qui contrôlent aussi la région et avec qui il a appliqué de manière très stricte la charia : Al-Qaïda au Maghreb islamique et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est rentré samedi à Nouakchott après 40 jours passés en France pour des soins après avoir été blessé par balle et «par erreur», le 13 octobre, par un soldat de son armée près de Nouakchott, a constaté l'AFP. L'avion spécial qui l'a ramené en Mauritanie s'est posé samedi à l'aéroport de Nouakchott. Le président Aziz, qui semblait en bonne forme, a salué les personnalités venues l'accueillir, dont de hauts responsables de son régime et des membres du corps diplomatique. Une foule immense l'a ovationné le long des trois kilomètres séparant l'aéroport du palais présidentiel, pavoisé aux couleurs nationales et orné de portraits géants du chef de l'Etat. « Votre santé est la garantie de notre progress », « le président des pauvres de retour, bonne arrivée », « votre absence nous a attristés, votre présence nous soulage », « l'ennemi ne pavoisera pas », scandait la foule. M. Aziz, qui saluait la foule de la main, dans une voiture découverte, n'a pas fait de déclaration à son arrivée.
Le ministère marocain de l'Intérieur a affirmé samedi avoir démantelé une « cellule » qui recrutait et formait des jeunes jihadistes pour le compte de groupes islamistes armés contrôlant le nord du Mali, dont l’Aqmi. Le démantèlement concerne « une cellule active dans l'embrigadement et l'enrôlement de jeunes marocains imprégnés des idées d'Al-Qaïda, dans le dessein de les envoyer » au Sahel, est-il indiqué dans un communiqué cité par l'agence MAP. Le texte ne précise pas le nombre d'interpellations, évoquant simplement « plusieurs membres operant » dans les villes de Nador, Casablanca ou encore Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental. Selon la même source, « les investigations » ont permis d'établir que « plus de 20 volontaires marocains », qui ont été identifiés, avaient déjà été envoyés par «les chefs de cette cellule» auprès d'Aqmi et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), autre groupe contrôlant le nord du Mali. Ils « suivaient des entraînements militaires en vue de les associer à des opérations terroristes dans la region », d'après le ministère de l'Intérieur. Ce réseau « se préparait à envoyer de nouveaux combattants dans le nord du Mali après avoir réussi à sceller des liens étroits avec des éléments extrémistes actifs dans le sud du Royaume », a-t-il encore relevé.
La réunion du groupe des Amis du peuple syrien prévue de longue date au Maroc se tiendra le 12 décembre à Marrakech, afin notamment de se pencher sur « les moyens à même d'assurer une transition politique », a annoncé mardi le ministère marocain des Affaires étrangères. «La quatrième réunion ministérielle du +groupe des Amis du peuple syrien+ se tiendra le 12 décembre à Marrakech», est-il indiqué dans un communiqué. Cette réunion, qui aurait dû avoir lieu en octobre, avait été repoussée à une date indéterminée. Une source gouvernementale avait toutefois affirmé en fin de semaine dernière à l'AFP qu'elle se tiendrait « mi-décembre à Marrakech », à la faveur de la récente unification de l'opposition syrienne au sein de la « Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la revolution ». La réunion « se penchera sur les dernières évolutions de la crise syrienne, ainsi que sur les moyens à même d'assurer une transition politique et de mobiliser l'aide humanitaire nécessaire pour alléger les souffrances du peuple syrien », note le communiqué du ministère des Affaires étrangères. « Plus d'une centaine de délégations et des membres de la nouvelle coalition de l'opposition syrienne » y assisteront, ainsi que des « représentants des organisations internationales et de la société civile », selon la même source. D'après une source diplomatique, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton arrivera au Maroc le 11 décembre dans l'optique de participer à la réunion.
Le chef de la sécurité de Benghazi, Fradj al-Dersi, a été assassiné mardi soir par des inconnus dans cette ville de l'est libyen, a indiqué à l'AFP un responsable de la sécurité. « Des inconnus à bord d'une voiture ont tiré sur M. al-Dersi qui était devant chez lui. Il a été touché de trois balles », a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat. M. Dersi a été nommé à son poste quelques semaines après l'attaque contre le consulat américain, le 11 septembre dernier, qui avait coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis Chris Stevens et à trois autres Américains. Il avait occupé des postes de responsabilité sous le régime de Mouammar Kadhafi, dont celui de chef de l'organe de lutte contre la drogue, avant de rejoindre la rébellion contre l'ancien dictateur, dès ses débuts en février 2011. Cet assassinat s'ajoute à plusieurs autres perpétrés dans l'est du pays et visant des officiers de la police ou de l'armée, notamment parmi ceux ayant servi sous le régime de Mouammar Kadhafi. Ces attaques sont généralement attribuées aux islamistes radicaux, qui tenteraient de se venger de leurs anciens bourreaux après avoir été victimes d'une répression sévère sous Kadhafi.
Un des trois islamistes armés tués par l'armée algérienne vendredi dans la région de Béjaïa (250 km à l'est d'Alger), en Kabylie, a été identifié comme étant un haut responsable d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, ont rapporté lundi plusieurs journaux algériens. Il s'agit de Rabah Makhfi, alias Cheikh Nacer, présenté comme le chef militaire d'Aqmi en Kabylie et bras droit du chef de cette organisation Abdelmalek Droudkel, a précisé le quotidien arabophone Ennahar. Sa mort n'a pas été confirmée de source officielle. Agé de 45 ans, cet islamiste avait rejoint les groupes armés au début de la guerre civile dans les années 1990, selon la même source. Il est soupçonné d'avoir planifié la majorité des attentats perpétrés ces dernières années dans cette région.