L’Union Européenne économisera-t-elle sur les chômeurs ?

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Une fissure profonde est apparue au sein de la communauté à la veille du sommet extraordinaire des leaders de l’UE des 22 et 23 novembre, qui sera axé sur les questions budgétaires. Les ministres de l’Economie et des Finances des 27 pays, réunis à Bruxelles, ont refusé, dans le contexte de la crise financière, d'examiner les paramètres de l’octroi de ressources en vue de résorber le chômage.

La situation présente n'est pas sans rappeller l’existence d’une contradiction fondamentale au sein de l’UE entre deux modèles anticrise : la réduction des dépenses budgétaires et la stimulation de la croissance économique a constaté dans son entretien avec le correspondant de La Voix de la Russie Iakov Mirkine, chef de la section des marchés internationaux des capitaux à l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie :

« Il s’agit de deux mesures qui se contredisent – consolider le budget et assurer la croissance économique. La première consiste, en règle générale, à réduire les dépenses, les emplois dans la sphère publique, à augmenter les impôts, y compris touchant les couches les plus aisées de la population. Tout cela crée, bien sûr, une ambiance propice à la récession et conduit, comme en Grèce, à la chute de la croissance économique plutôt qu’à la relance durable de l'essor économique ».

Il convient de noter que le Conseil de l’UE a décidé, au niveau des ministres de l’Economie et des Finances, de geler de nombreux programmes sociaux sous la pression des députés du Parlement Européen.

Nikolaï Kavechnikov, en charge de la section de l’intégration politique à l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie, n’est pas enclin à accuser les ministres et les eurodéputés. Dans une interview à La Voix de la Russie, il a rappelé que l’essentiel en matière de lutte contre le chômage et d’application d’autres programmes sociaux incombait aux gouvernements nationaux :

« Dans la sphère de lutte contre le chômage, l’UE n’est engagée que partiellement. La responsabilité dans ce domaine doit être assumée principalement par des gouvernements nationaux. On doit expliquer que la pratique financière de l’UE ne prévoit que la moitié du financement des projets et programmes respectifs. Et les gouvernements nationaux doivent trouver le reste. On comprend que le faire dans les conditions de la crise financière et des problèmes économiques et sociaux est une tâche ardue dans les Etats concrets ».

A noter que sur la liste de pays privés de l’aide financière de l’UE pour combattre le chômage, à part les pays à problèmes comme Espagne et en partie l’Italie, on voit des Etats dont le crédit demeure entier tels que l’Autriche, le Danemark, la Finlande et la Suède. Le nombre des sans-travail dans ces derniers pays n’est pas pour le moment menaçant, mais que va-t-il arriver si on continue de réduire encore les programmes de développement et de stimulation de l’économie ? T

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