La fabrication des drones s’est développée tardivement en Russie, et ce, pour des raisons diverses. Mais la Russie est en train d’accélérer le pas. Mais les fabricants traditionnels des appareils aériens n’ont pas réussi à effectuer une percée dans ce secteur. Ce sont des compagnies nouvelles, comme Eniks, ZALA, ou Spetsialny technologitcheski tsentr (Centre technologique spécial) qui se spécialisent dans les appareils UAV.
La gamme des drones russes est principalement composée par des appareils bas de gamme et moyen gamme, ayant une masse et des dimensions plus petits. Ces appareils sont destinés à réaliser des missions tactiques. Le développement des drones stratégiques, capables de rester dans l’air pendant plusieurs dizaines d’heures – c’est la mission de la nouvelle étape du programme de fabrication des drones et elle pourrait être relevée uniquement avec l’accumulation d’une certaine expérience dans la fabrication de ces appareils.
En même temps, ce sont bien des appareils petits et moyens qui sont en forte demande sur le marché de l’armement actuel. Ils ont du succès autant auprès des structures d’Etat que des compagnies privées. Et la diversité croissante des appareils aériens fabriqués en Russie pourrait donc apporter des dividendes considérables. Un exemple illustrant cette tendance – ce sont les complexes T10 « Aileron -10 » et « Orlan-10 ». La masse au décollage de ces appareils varie entre 12 et 14 kilos, le temps de patrouille peut atteindre quelques heures, et la charge permet de les équiper avec des systèmes de reconnaissance télévisée et thermique assez développés.
Les deux appareils peuvent effectuer des missions de patrouille pendant quelques heures. La charge utile de plusieurs kilogrammes supplémentaires permet à ces appareils de réaliser des missions de reconnaissance télévisée et thermique. En même temps, les deux complexes sont facilement démontables, tout comme leur site de lancement. Cela garantit leur mobilité.
Le complexe militaire « Orlan » a passé les tests avec succès au printemps de cette année, et les concepteurs du drone ont réussi à l’intégrer avec le système unifié du contrôle tactique (ESU TZ). Les données du système «Orlan » peuvent être utilisés dans le système ESU TZ pour le ciblage direct, ce qui permet d'en parler comme d’un élément intégré entièrement dans le système d'intelligence tactique de l’armée terrestre.
Les caractéristiques du dispositif « Orlan » le rendent digne de son concurrent israélien. Par ses caractéristiques techniques, il se place entre le petit Bird Eye et le Searcher de 400 kg. Quant au rayon d’action, il est plus proche du dernier, malgré une masse beaucoup plus faible.
La sortie de cet appareil sur le marché pourrait garantir à la Russie une bonne croissance des revenus grâce aux exportations, mais l’une des principales conditions de son succès, c’est l’accord de la Force armée russe de l’intégrer dans son armement.
Malheureusement, l'armée russe utilise encore les drones qui ne peuvent pas être comparés à ceux des pays développés. Voir à l’œuvre des drones qui corrigent des tirs d’artillerie en temps réel ou réalisent des missions de tirs sur des cibles concrètes relève du domaine de l’imaginaire pour les militaires russes.
Mais la situation est en train de changer, du moins, sur deux plans. Outre l’intérêt de l’armée pour un nouvel équipement, les capacités des fabricants sont également en train d’augmenter. Les sociétés russes présentent sur le marché des appareils plus modernes avec plus de fonctionnalités. La prochaine étape - ce sera la fabrication de l’équipement et des accessoires pour les appareils, dont la plupart sont importés. Cependant, il faut espérer que la croissance de la demande pour cet équipement suscitera une offre en conséquence.
