Le forum est devenu une manifestation marquante dans la vie des deux pays. Cette fois beaucoup de jeunes gens y ont participé par Internet. A bien des égards ils donnaient le ton lors des discussions et aussi pendant l’entretien des dirigeants des deux pays, posaient des questions qui inquiétaient l’ensemble de la société. Ceci a confirmé le caractère d’actualité du forum : on peut ainsi influer sur la prise des décisions étatiques, telles que la simplification du régime des visas. La nécessité de se faire délivrer des visas est critiquée par des hommes d’affaires russes et allemands, tout comme par de nombreux étudiants, qui y voient une barrière aux échanges des jeunes.
Mme Merkel se référait à la responsabilité solidaire de tous les 27 pays de l’UE, qui doivent concerter cette question. D’après elle, il s’agit de la sécurité interne de l’UE. M. Poutine a rétorqué que cela ressemblait à un cartel, ce qui est toujours mauvais. Il faut avoir sa propre position, a-t-il dit aux applaudissements de l’assistance. Mme Merkel a néanmoins démontré une parfaite compréhension de la nécessité de résoudre ce problème. La chancelière allemande a promis de réduire le nombre de documents indispensables pour se faire délivrer des visas et de charger un département spécial de la solution des problèmes liés aux visas, en en libérant l’ambassade. Les jeunes sont allés encore plus loin, en proposant aux deux leaders que les demandes de visas se fassent en ligne. Puisque la Russie est un très grands pays, et des consulats allemands ne fonctionnent que dans de peu nombreuses villes. Mme Merkel a promis de redresser la situation et d’inciter d’autres pays de l’UE à œuvrer dans le sens de simplification du régime des visas.
Par ailleurs, à cette rencontre on plaisantait beaucoup. A une remarque qu’il est peu probable que se trouve un Allemand pouvant servir d’exemple aux Russes, M. Poutine a remarqué qu’on en trouverait bien une - et c’était la chancelière Merkel. Même si cette dernière n’a pas mâché ses mots en critiquant les récentes lois, adoptées en Russie, limitant les activités de la société civile, ce qui suscitait de l’inquiétude en Allemagne.
Néanmoins, dans son interview à La Voix de la Russie Mikhaïl Fedotov, chef du Conseil des droits de l’Homme auprès de la présidence russe, a noté le caractère constructif des manifestations tenues dans le cadre du forum :
« Nous avons adopté une déclaration qui définit l’importance de la société civile, comme noyau de la coopération germano-russe. Toutes les assertions, suivant lesquelles le dialogue de Saint-Pétersbourg s’est épuisé, ont été démenties par la discussion. Nous avons décidé de préparer une étude comparée des législations touchant les ONG en Russie et en Allemagne, ainsi que convoquer en décembre une conférence sur des régimes répressifs, à laquelle prendraient part historiens, politologues, psychologues, sociologues et spécialistes de cultures des deux pays ».
Mme Merkel a de même noté qu’une critique entre amis n’est jamais destructive et assuré les assistants qu’elle était attachée au partenariat germano-russe. L’Allemagne dépend de la Russie au même titre que la Russie de l’Allemagne, ne cessait-elle pas de répéter.
